Près d’une femme sur trois dans le monde. 840 millions de vies entravées, brisées, volées. C’est l’un des constats les plus accablants posés par l’ONU via deux nouveaux rapports : les violences faites aux femmes perdurent. Persistent. Malgré son ampleur, cette crise des droits humains reste dramatiquement sous-financée : en 2022, seuls 0,2 % de l’aide mondiale au développement ont été consacrés à la prévention. « La violence à l’égard des femmes est l’une des injustices les plus anciennes et les plus répandues de l’humanité, et pourtant l’une des moins combattues, a notamment déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS dans un communiqué. Aucune société ne peut se prétendre juste, sûre ou saine tant que la moitié de sa population vit dans la peur. Derrière chaque statistique se cache une femme ou une fille dont la vie a été bouleversée à jamais ».
Les violences commencent tôt et frappent encore plus durement les femmes vivant dans les pays pauvres, en conflit ou particulièrement exposés au changement climatique. À cela s’ajoute une menace en pleine expansion : la violence numérique, alimentée par l’IA, l’anonymat et le vide juridique. Deepfakes, harcèlement, traque en ligne : désormais, ce qui commence sur Internet finit trop souvent dans la vie réelle. « Ce qui commence en ligne ne reste pas en ligne. Les violences numériques se prolongent dans la vie réelle, où elles sèment la peur, réduisent les victimes au silence et, dans les cas les plus graves, donnent lieu à des violences physiques et à des féminicides, rappelle Sima Bahous, Directrice exécutive d’ONU Femmes. Les lois doivent évoluer au même rythme que la technologie pour veiller à ce que la justice protège les femmes en ligne comme hors ligne »
À l’approche du 25 novembre, l’ONU et ses antennes appellent à une mobilisation mondiale. Avec le cadre “RESPECT” lancé par l’OMS qui propose des orientations de prévention de la violence, et la campagne des “16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre” d’ONU Femmes, les Nations unies rappellent que la lutte contre les violences est d’une urgence vitale.