En analysant les données de 130.828 adultes souffrant de troubles du sommeil, dont la moitié utilisait de la mélatonine depuis plus d’un an, les chercheurs ont observé une hausse significative du risque d’insuffisance cardiaque chez les utilisateurs réguliers de mélatonine. Ceux-ci présentaient en effet près de 90 % de risque supplémentaire de développer une insuffisance cardiaque dans les cinq ans, ainsi qu’un risque 3,5 fois plus élevé d’hospitalisation pour ce même motif .
L’étude révèle également un taux de mortalité presque doublé, passant de 4,3 % chez les non-utilisateurs à 7,8 % chez les consommateurs de longue durée .
Les auteurs soulignent toutefois qu’il s’agit d’une étude observationnelle, qui met en évidence une association mais ne permet pas de conclure à un lien de causalité directe entre la mélatonine et les problèmes cardiaques. D’autres facteurs pourraient entrer en jeu, notamment la sévérité de l’insomnie, elle-même reconnue comme un facteur de risque cardiovasculaire. Plusieurs experts appellent donc à la prudence, sans pour autant céder à l’alarmisme. Ainsi, des recherches supplémentaires, notamment des essais cliniques contrôlés, seront nécessaires pour confirmer ces résultats et mieux comprendre les mécanismes en cause .
En attendant, les spécialistes recommandent aux personnes qui utilisent la mélatonine sur le long terme, ou qui présentent des antécédents cardiaques, d’en parler avec leur médecin.
L’étude rappelle en tout cas que ce complément, souvent perçu comme naturel et inoffensif, n’est pas exempt de questions de sécurité et mérite une attention renouvelée.