Depuis sa création, le Forum s’est imposé comme un espace de réflexion engagé, au croisement de la pensée critique, de la création artistique et des luttes contemporaines. Dans un monde traversé par les crispations identitaires et le repli sur soi, cette nouvelle édition propose un contre-récit, un regard sensible, ancré et pluriel sur les migrations et leurs résonances culturelles.
Organisé en partenariat avec le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), le Forum interroge ce que produisent les mobilités comme récits, comme imaginaire politique et dans les divers domaines culturels et artistiques.
« Ce Forum incarne l’âme du Festival. Il prolonge, sur le terrain de la pensée, ce que la musique exprime avec force : la circulation des idées, le métissage, la résistance par la culture. À Essaouira, les frontières s’estompent, et les idées circulent comme les rythmes », explique Neila Tazi, productrice du Festival Gnaoua et Musiques du Monde.
« Face aux discours de fermeture et de cloisonnement, il est urgent de rappeler que la migration est aussi un acte de courage et de création. Le Forum d’Essaouira rend visibles ces contributions, ces fictions, ces mémoires en mouvement », ajoute Driss El Yazami, président du CCME.
Pour cette édition, une constellation de penseurs et d’artistes viendront éclairer les enjeux contemporains liés à la migration :
- Andrea Rea, professeur de sociologie à l’Université libre de Bruxelles, ouvrira le Forum par une leçon inaugurale sur les nouvelles géographies de la mobilité ;
- Pascal Blanchard, historien, analysera les représentations sociales liées à la migration ;
- Fatima Zibouh, politologue, et Dana Diminescu, chercheuse en sociologie
numérique, interrogeront les tensions entre imaginaires migratoires et politiques publiques ;
- Francesco Vacchiano, anthropologue, explorera les subjectivités migrantes et les politiques d’asile.
Les voix artistiques seront elles aussi puissamment représentées :
- Les cinéastes Faouzi Bensaïdi et Elia Suleiman partageront leur regard sur l’exil comme matière de création ;
- L’écrivaine Véronique Tadjo, l’artiste Barthélémy Toguo, les historiens Nicolas Bancel et Yvan Gastaut ainsi que le documentariste Kamal Redouani, viendront enrichir le débat.
Des voix littéraires fortes – Elgas, Rim Najmi, Taha Adnan et Abdelkader Benali – prolongeront cette cartographie sensible des diasporas à travers récits, poésie et engagement.
Plus qu’un événement parallèle, le Forum des droits humains constitue l’un des piliers du Festival Gnaoua. Dans un monde fracturé, il crée un espace de pensée où l’écoute, le dialogue et la création deviennent des actes de résistance.