Récemment, vous avez reçu le prix “Billboard” dans la catégorie “Meilleure artiste maghrébine”. Que signifie cette reconnaissance pour vous ?
Cela m’a fait très plaisir de gagner ce prix-là. Surtout de la part d’un organisme aussi réputé et respecté dans le monde de la musique que les Billboards. Cela me donne encore plus de motivation pour continuer à partager ma musique, mes messages, et toucher le cœur des gens.
La musique est un moyen puissant de communication, elle permet de briser les tabous, d’aborder des sujets parfois difficiles. Recevoir ce prix m’a beaucoup touchée.
Votre album Arabian Heartbreak représente une véritable renaissance artistique pour vous. Comment percevez-vous l’évolution de votre carrière jusqu’à aujourd’hui ?
L’évolution s’est faite naturellement. Je fais de la musique depuis des années, c’est ma passion, mon métier, c’est ce qui m’anime et me fait vivre. Et j’ai beaucoup de chance de pouvoir faire un métier qui me fait rêver, malgré les challenges, le stress, les rythmes de vie effrénés, les voyages, etc.
Cet album reflète la femme que je suis aujourd’hui: une femme qui n’a pas peur de s’exprimer, qui aime les femmes, qui croit en leur force et qui trouve que toutes les femmes au monde sont des femmes extraordinaires, et que même si elles ont le cœur brisé en mille morceaux, c’est ces petits morceaux qui font d’elles la femme la plus forte.
Même brisées, elles sont invincibles. Ce “heartbreak” est un catalyseur, il transforme la douleur en puissance.
Où en êtes-vous d’ailleurs dans votre vie d’artiste ?
C’est une très bonne question ! Aujourd’hui, je me rétablis petit à petit de cette nouvelle aventure que j’ai vécue qui est la grossesse, l’accouchement le post-partum, surtout l’allaitement. J’ai encore découvert une facette incroyable de la femme en devant maman. Je pense que comme n’importe quelle femme, j’ai besoin d’avoir mon bébé à mes côtés. Mon bébé a besoin de me voir à ses côtés pour le moment. Aujourd’hui, j’essaie de reprendre mes activités.
Je ne suis pas encore rentrée au studio, mais c’est pour très bientôt. J’essaie de m’habituer à cette nouvelle vie. J’essaie de me rappeler de qui j’étais, de pouvoir mélanger qui j’étais avec qui je suis aujourd’hui, avec ce que j’ai envie d’être par rapport à ma fille.
C’est drôle parce que quand on n’a pas d’enfant, on a des objectifs très personnels, que ce soit par rapport à la carrière, à nos rêves ou aux choses qu’on a envie de réaliser. Mais une fois qu’on a un enfant, on a les objectifs et les rêves qui tournent autour de ce petit être qui vient changer toute notre vie. J’ai vraiment envie de continuer à faire ce que j’ai toujours fait, mais le faire encore mieux, le faire encore plus fort. Si je le fais, c’est aussi pour elle.
Vous partagez souvent des vidéos où vous évoquez les défis de la maternité. Quels sont les aspects les plus difficiles de cette expérience pour vous ?
C’est une aventure extraordinaire mais c’est aussi très dur, éprouvant et fatigant. C’est encore nouveau pour moi donc on est vraiment dans un tunnel. On ne cesse d’apprendre, on est toujours dans le doute. On veut toujours bien faire. C’est la sensation la plus belle qui existe sur terre. C’est un amour inconditionnel. C’est un bonheur nouveau, une sensation qu’on n’avait jamais ressentie auparavant. Je pense que les aspects les plus difficiles pour moi aujourd’hui c’est ce sentiment de doute constant et la volonté de vouloir bien faire, la fatigue et le manque de sommeil. Moi je trouve qu’entre la grossesse et l’accouchement, c’est l’allaitement qui est le plus difficile. C’est une mission à part à entière, un don de soi. Il faut s’y consacrer corps et âme pour nourrir ce petit être.
Et à l’inverse, quels sont selon vous les aspects les plus beaux, les plus lumineux de la maternité ?
Les aspects les plus beaux c’est ce bébé, cet être humain qui est la moitié de soi et la moitié de la personne que l’on aime. C’est de voir cette personne là et de se dire comment j’ai fait pour vivre sans elle ? Ce sont ces petits moments de partage, les sourires de son bébé… C’est ma fille mais c’est aussi ma meilleure amie. C’est la personne avec laquelle j’ai envie de partager énormément de choses. J’ai envie de lui inculquer beaucoup de choses! J’ai la chance d’avoir un mari comme Moncef qui est très présent comme papa et pour une fille c’est très important, pour l’enfant en général mais surtout pour une fille. Ayant grandi avec un père pas très présent malheureusement à cause du travail, on a envie d’être présent pour notre fille et de ne pas reproduire les mêmes schémas avec lesquels on a grandi.
Quelles valeurs avez-vous envie de transmettre à votre fille à travers votre éducation, mais aussi votre parcours de femme et d’artiste engagée ?
J’ai envie de lui apprendre à être elle-même, de ne jamais se sentir petite. J’ai envie de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour qu’elle ait confiance en elle, qu’elle soit bien dans sa peau. J’ai également envie de lui inculquer les valeurs de notre islam, qu’elle soit épanouie dans sa religion, dans sa vie de tous les jours. J’ai à cœur aussi de lui apprendre que la vie est belle mais qu’elle peut aussi être difficile et qu’il faut travailler dur pour pouvoir atteindre ses objectifs. Je veux qu’elle soit la personne qu’elle a envie d’être. F
