Carte blanche : Si j’étais née “là-bas”…

“ on nous dit de nous taire, d'accepter notre sort, de nous soumettre, de taire nos émotions et nos ambitions...”

Dans un tournant historique pour le Maroc, le projet de réforme de la Moudawana est en marche, ouvrant la voie à de nouvelles avancées pour les droits des femmes dans le Royaume. En tant que femme marocaine de 33 ans, réalisatrice indépendante et maman comblé d’un bébé de 8 mois, je ressens une fierté immense en voyant mon pays continuer son parcours d’évolution magnifique vers une société plus égalitaire et inclusive. 

Depuis plusieurs années, je m’efforce dans mon métier de capter l’essence de notre Maroc à travers la lentille de ma caméra. Mon travail m’a emmenée dans des coins reculés du pays, où j’ai rencontré des femmes aux vies si différentes de la mienne. Ces rencontres m’ont fait réfléchir. Et si j’étais née là-bas, qu’est-ce que je serais devenue ?

J’ai eu le privilège de donner vie à mes rêves et de m’exprimer à travers l’art du cinéma. En parcourant notre pays, j’ai vu des réalités bien différentes : J’ai vu des jeunes filles forcées de se marier à un âge où elles devraient plutôt être à l’école, rêvant de devenir ce qu’elles veulent. J’ai entendu des histoires de femmes mariées à leur violeur, contraintes à une vie de douleur et de silence. Ces expériences m’ont rappelé à quel point l’égalité et l’équité sont essentielles dans un Maroc parfois disparate.

Les lois sont là pour nous protéger. Et dans mon Maroc, j’ai eu de la chance. 

J’ai eu la chance d’épouser l’homme que j’aime, de ressentir le bonheur de l’amour. Mais je n’ai pas oublié que dans ce pays, il existe encore des régions où les mariages forcés de jeunes mineurs sont monnaie courante. Ces lois qui protègent les femmes, c’est aussi l’amour qui les inspire. Elles visent à préserver le droit à aimer librement, sans contrainte ni douleur.

Cela dit, même dans mon milieu citadin et dit moderne, des ombres subsistent. Des viols et des violences conjugales continuent d’être perpétrés. L’inégalité homme-femme est profondément ancrée dans notre société. On nous dit de nous taire, d’accepter notre sort, de nous soumettre et de nous mettre au service de… On nous dit de taire nos émotions, de taire nos ambitions.

La réforme de la Moudawana est un pas de géant vers une société où les femmes ne sont plus contraintes au silence. Elle renforce nos droits, elle nous protège, elle promeut l’égalité. Elle nous rappelle que nous ne sommes pas rien, que nous ne devons pas nous soumettre, que nous pouvons poursuivre nos rêves et nos ambitions.

En tant que femme marocaine, réalisatrice et mère, cette réforme me touche profondément. Elle me rappelle que nous pouvons bâtir un Maroc où chaque femme a la chance de suivre son propre chemin, de s’épanouir, et de rêver grand. Elle montre que l’amour peut triompher, que l’égalité peut prévaloir, et que notre société peut devenir plus équitable.

Alors que je continue à réaliser des films qui explorent la diversité de notre Maroc, je suis fière de voir mon pays avancer vers un avenir où chaque femme peut écrire son propre scénario, un avenir où l’égalité est la norme, et un avenir où l’amour et le respect sont les pierres angulaires de notre société.

Malgré les inégalités profonde au Maroc et les injustices banalisés, ancrées par ailleurs dans les mentalités de beaucoup de gens, la nouvelle Moudawana est une preuve tangible que le Maroc poursuit une voie d’évolution qui va être le fer de lance de tout une société.

Alors, il n’y a rien d’autres qu’à dire que MERCI. Vive le Maroc, Vive le Roi­­­.

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