L’après-midi a été tout aussi riche en échanges et débats avec un public de plus en plus nombreux. Parmi ces rendez-vous, citons la présentation de l’ouvrage «Éloge des fusions» qui acte de 60 ans de relations entre le Maroc et le Québec. Et pour marquer cet anniversaire, ce sont vingt-sept auteurs et autrices, québécois d’origine marocaine, québécois ayant rencontré le Maroc et Marocains vivant au Maroc qui ont prêté leurs plumes pour ce magnifique ouvrage.
Ce même soir, et hors des murs, lors de cafés littéraires, des rencontres avec des auteurs ont eu lieu. C’est à titre d’exemple la rencontre organisée à l’institut français de Rabat et qui a permis à Yasmina Chami de présenter en avant-première son roman « Casablanca Circus », dont la sortie nationale est prévue le 18 août prochain. C’est aussi une rencontre avec Samira El Ayachi, auteure de « Le ventre des Hommes » au Café littéraire Une heure O’Caprice ou encore Meryem Alaoui invitée dans le cadre du Book Club pour présenter son dernier ouvrage « Sweet Chaos », suivie par la présentation de « L’avortement, le combat d’une vie » de Karima Echcherki. Ce livre faut-il le rappeler revient sur le combat de Pr Chafik Chraïbi.
La journée du samedi a été tout autant riche en présence d’un public encore plus nombreux. Parmi les meilleurs rendez-vous de cette journée, une rencontre pleine de poésie et de réalisme autour de la thématique « Littérature et écologie ou Habiter le monde poétiquement ». Gabrielle Filteau-Chiba (Québec-Canada), Vanessa Bell (Québec-Canada) et modérée par Nezha Lekouch (Maroc) ont répondu à des questions d’actualité : Les statistiques détaillées sur l’état de la planète pousseront-elles les gens à protéger la nature ? Les gens protègent ce qu’ils aiment, et l’amour de la nature passe par la littérature. Quel rôle la littérature pourrait-elle jouer dans le combat contre les changements climatiques ?
Toujours dans cette même veine, Farid Zahi (Maroc), Tiphaine Samoyault (France), Santiago Artozqui (France) se sont essayé à l’exercice de repenser le « tournant éthique » de la traduction, de renouveler le regard de la communauté des traducteurs pour lui permettre de résoudre les pièges de la pratique, de comprendre la complexité des logiques de domination et de l’inégalité des langues, de créer de nouvelles relations entre les cultures et les hommes. La table ronde « Mouvements des femmes du Sud Global » qui a réuni Mariama Ndiaye Niang (Sénégal), Mériam Cheikh (Maroc-France) a mis la lumière sur cette pensée critique qui remet en cause les stéréotypes provenant d’une pensée occidentale qui a marginalisé les femmes du Sud, leur contexte, leurs visions et leurs savoirs. Enfin, n’oublions pas l’espace dédié à le sociologue Fatéma Mernissi qui a abrité différentes rencontres autour de l’œuvre et de l’apport de cette féministe.
Invité d’honneur de cette édition, le Québec a accueilli au sein de son pavillon un bon nombre de débats, de rencontres et de signatures. Parmi lesquels la rencontre avec l’écrivain québecois Eric Chacour autour de son roman « Ce que je sais de toi », qui relate une histoire familiale poignante entre le Caire et Montréal ou encore avec la journaliste et romancière Rima Elkouri et son roman « Manam » qui offre une plongée dans l’histoire d’une famille arménienne de Montréal sur fond de génocide.
Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication en partenariat avec la Wilaya de la région de Rabat-Salé-Kénitra et le Conseil de la région Rabat-Salé-Kénitra, le SIEL-2023, qui se poursuit jusqu’au 11 juin, est marqué par la participation de 661 écrivains, intellectuels et poètes marocains et étrangers.