Cette exposition de l’artiste Narjisse El Joubari nous incite à plonger notre regard au-delà d’une simple vision architecturale, celle des blocs de bétons tels qu’ils nous apparaissent. Derrière des lignes pouvant apparaitre froides, se dresse le fameux nuage, d’abord gris, puis rouge au grès des œuvres, jusqu’à se transformer en fil rouge qui épouse l’œuvre comme on épouse le rêve. Le nuage adoucit l’atmosphère.
Cette fois ci, « Narjisse ose le geste géométrique et caresse les volumes, dans un jeu d’ombre et de lumière ». « L’essence de l’art est dans la géométrie » affirme l’architecte et peintre Nadir Afonso. C’est sans doute cette essence même que tente de captiver El Joubari dans son œuvre récente, en humanisant les formes qu’elle dessine. Dans une certaine poésie, l’artiste fait allusion à ce qu’elle observe, sans pour autant être explicite. Elle suggère une certaine idée des volumes pour retracer sa vision du monde. Guidée par une intuition, l’artiste nous donne à contempler quelque chose de mystérieux. « Les volumes flottent et nous invitent au voyage. » précise Selma Naguib, curatrice de l’exposition.« Le ciel, changeant, selon les heures et les saisons, mais encore les murs… Chaulés, puis recouvert de ces fresques du Moussem d’Assilah que l’artiste Narjisse El Joubari apprendra à contempler et à observer et comment, la pluie peu à peu va les délaver, ou le soleil les craqueler… Et toutes ces variétés de nuages qui s’irisent, qui ombragent puis qui inondent l’air d’autant de gouttelettes irradiant les airs d’une infinité de teintes lumineuses avant de s’écraser sur les remparts… Rien dans la vie n’est pérenne ni constant, comme ces nuages tant prisés de l’artiste qui ne sont jamais tout à fait noir ni tout à fait blanc mais de cette infinité de nuances de gris qui mènent de l’un à l’autre…