Le Festival du livre Africain de Marrakech rend hommage aux voix féminines de la littérature africaine

Après deux éditions hautes en couleurs, le Festival du livre africain (FLAM) revient à Marrakech du 30 janvier au 2 février. Une pléiade d’écrivains, de penseurs et d’intellectuels débattront, sous le prisme des mots, des multiples facettes de “Mama Africa”.

Marrakech devient, le temps d’un festival, le cœur battant du livre africain. Pour l’occasion, écrivains, poètes, penseurs et festivaliers passionnés sont conviés à explorer des univers littéraires profondément engagés, notamment à travers des questions qui résonnent dans l’actualité éditoriale et scientifique des plumes d’Afrique et de ses diasporas. À l’instar des deux dernières éditions, une programmation éclectique, où plusieurs formes d’expression artistique se croiseront. Objectif ? “Aborder des questions essentielles sans tabou, sans aspérités ou cache-misère”, comme le soutient Younès Ajarraï, cofondateur du FLAM. Cafés littéraires, palabres, entretiens, signatures, exposition, librairie et spectacles nocturnes est mise en place au Centre culturel Les Etoiles Jemaâ el-Fna, site central du festival.

Ce rendez-vous incontournable de la littérature et de la culture favorise un brassage culturel entre les différentes identités africaines, offrant ainsi un moyen de célébrer des récits enracinés à la fois dans les mémoires ancestrales et dans les réalités contemporaines. “Ce qui nous a essentiellement motivés pour créer le festival, c’est d’abord ce constat que nous sommes des voisins qui ne savons pas ce qui s’écrit chez l’autre, ce qui se pense chez l’autre et ce qui se discute chez l’autre. Nous vivons séparés par des barrières héritées de siècles de relations compliqués mais aussi de décennies de colonisation. Nous sommes des sociétés, des pays et des peuples qui, malheureusement, nous ne nous connaissons pas mutuellement au niveau de notre propre continent”, précise le cofondateur du FLAM.

 Honneur aux voix féminines

Pour cette nouvelle édition, les organisateurs ont souhaité rendre hommage aux voix féminines de la littérature africaine, qui ne sont pas suffisamment entendues. Ainsi, trois panels leur seront exclusivement consacrés pour aborder les causes qui les animent. “Dans un monde qui vacille, nous plongeons dans les récits qui lient l’intime et l’universel, où la famille devient une métaphore du lien social et où le politique s’imprègne de poésie et devient synonyme de soin et de dignité”, affirme Hanane Essaydi, cofondatrice du FLAM. “Comment raconter le monde après Frantz Fanon, après les luttes et les silences de l’histoire coloniale ? Dans quelle mesure nos littératures redéfinissent-elles la place de la femme dans les dynamiques sociales et politiques de nos sociétés ? Comment réécrire les corps et les voix longtemps marginalisés ? Ce festival se veut une contribution aux réponses à ces questions, un espace de dialogue et de confrontation, mais aussi de célébration de la puissance des mots et des livres”, confie-t-elle. Et d’ajouter : “le FLAM est une fête de la création, mais aussi une ode à la mémoire et l’engagement. À travers les voix qui s’y croisent et y résonnent, il nous rappelle que la littérature, bien plus qu’un art, est une nécessité : celle de penser le monde, de le dire et de le transformer en envisageant d’autres horizons possibles”.

Se positionnant en agora africaine, le FLAM fait également de la promotion de la lecture et de l’écriture auprès du jeune public son cheval de bataille. Cela se traduit à travers l’organisation de petits-déjeuners littéraires au Centre Les Étoiles, mais aussi de master class, d’ateliers d’écriture et d’interventions hors les murs et en milieu scolaire et universitaire

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