C’est la ville de Tanger qui sert de décor au dernier long-métrage d’Ozon. Si l’intrigue du roman se déroule initialement en Algérie, le réalisateur a choisi la cité du Détroit pour ses similitudes architecturales et l’atmosphère qu’il juge proche de celle d’Alger.
Tourné en noir et blanc, le film explore les thèmes de la perte, du rejet des normes sociales, du meurtre et de l’amour à travers le personnage de Meursault, incarné avec intensité par Benjamin Voisin.
Fidèle au récit de Camus, “L’Étranger” raconte l’histoire de Meursault, modeste employé célibataire vivant à Alger en 1938. Il enterre sa mère dans une indifférence qui interroge, puis entame une liaison avec Marie, interprétée par Rebecca Marder. Son quotidien monotone bascule lorsqu’il se retrouve mêlé aux affaires troubles de son voisin, Raymond Sintès, jusqu’au jour où tout dérape.
Les critiques sont unanimes. Le Nouvel Obs souligne : “Il faut une certaine audace pour s’attaquer au chef-d’œuvre d’Albert Camus et succéder à Luchino Visconti. Fort heureusement, François Ozon n’en est pas dépourvu. Il faut surtout du talent pour relever le défi. Là encore, le cinéaste en a”.
Même écho du côté de France Inter, qui salue une adaptation “réussie, qui apporte quelque chose au roman original”. Le critique met en avant la qualité du noir et blanc et la performance de Benjamin Voisin, “formidable en dandy indifférent, spectateur de lui-même”.
Rappelons que “L’Étranger” avait déjà été porté à l’écran en 1967 par le réalisateur italien Luchino Visconti.
Le film est disponible dans les salles de cinéma marocaines depuis le 5 novembre.