Zapping politique

Le Maroc a enfin son nouveau gouvernement. Ils sont 39 ministres, dont six femmes et des technocrates à gogo. Sans oublier le come-back éclatant du RNI. Un casting prometteur pour la prochaine saison !

Fin de la première saison du feuilleton gouvernemental ! Prévisible comme une teleno-vela mexicaine, le dernier épisode a vu la confirmation du RNI dans son rôle de sauveur de la nation. La nou-velle saison est quant à elle marquée par un changement de casting. 

Six femmes au lieu d’une

On s’y attendait un peu… Après la vague de critiques que la première version de son exécutif a essuyées à cause de la nomination d’une seule femme, Ben-kirane devait se rabibocher à tout prix avec la gent féminine ! Ce serait même l’une des raisons qui l’aurait poussé à proposer 39 ministres au lieu des 31 du précédent gouvernement. Bassima Hakkaoui va devoir partager la vedette avec cinq autres femmes, dont l’ex-plus jeune députée marocaine Mbarka Bouida, porte-étendard du RNI, à qui l’on a confié le portefeuille de ministre déléguée auprès du ministre des Af-faires étrangères. Mais cela contentera-t-il pour autant nos féministes ? Certai-nement pas ! La majorité des départe-ments qui leur ont été confiés ne gèrent que des responsabilités secondaires, voire subalternes. En effet, quatre de nos six ministres femmes sont en fait de simples déléguées, et les deux autres héritent de petits ministères à carac-tère social. Elle est loin l’époque où des femmes étaient à la tête de ministères stratégiques, comme celui de la santé, avec Yasmina Baddou ; ou encore celui des Energies et des Mines, avec Amina Benkhadra. Benkirane n’a pas à s’enor-gueillir d’avoir tenu “sa promesse faite aux femmes de leur rendre justice”. 

Come-back du RNI

Autre dénouement, tout à fait pré-visible lui aussi : la belle victoire du RNI. Le remaniement a en effet été largement en faveur de la dream team du parti de la colombe. Ce dernier a réussi à placer pas moins de huit de ses ténors au sein du gouvernement, à commencer par son président, Sala-heddine Mezouar, désormais ministre des Affaires étrangères et de la Coopé-ration, en remplacement de Saâd Ed-dine El Othmani, péjidiste. Mais la grande surprise de ce nouvel exécutif est le retour en force des élites technocrates, avec à leur tête Moulay Hafid Elalamy qui devient ministre du Commerce, de l’Industrie, de l’Écono-mie numérique et de l’Investissement, succédant à Abdelkader Amara, un autre grand perdant péjidiste. Benkirane s’est expliqué sur ce choix lors de son interview diffusée sur les deux chaînes marocaines au lendemain de l’annonce du nouveau gouverne-ment : “Qu’est-ce qui est le plus important: qu’un profil dispose d’une étiquette parti-sane ou qu’il représente une valeur ajou-tée ?”. Vous avez mis dans le mille mon-sieur le chef du gouvernement. Nos politiciens en manquent tellement !

Ministres sur le qui-vive

Quoiqu’il en soit, notre gouvernement dans sa nouvelle version est d’ores et déjà sur le qui-vive. Mais pas spéciale-ment à cause des dossiers chauds de la rentrée, notamment l’épineuse ques-tion de la loi de finances. C’est plutôt le spectre des diplômés chômeurs qui risque de hanter nos ministres à cha-cun de leurs déplacements. Ceux-ci “innovent” depuis peu en adoptant une nouvelle forme de protestation. Leur nouvelle tactique consiste à en-cercler les voitures des ministres. La dernière semaine d’octobre, ils ont effectué trois opérations du genre : la première cible a été bien entendu le véhicule du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, qui n’en est pas à sa première mésaventure. Le ministre de l’Habitat, Nabil Benab-dellah, et la ministre de la Famille et de la Solidarité, Bassima Hakkaoui, ont également été pris pour cible. Il a fallu à chaque fois recourir à l’intervention des forces de l’ordre pour disperser le rassemblement. La nouvelle saison promet décidément d’être bien tumultueuse ! â—†

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