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Dans trois mois, toute commercialisation de la pilule Diane 35 sera définitivement suspendue… C’est ce que nous annonce un communiqué de presse du ministère de la Santé qui fait écho au scandale suscité en France par la mort de quatre personnes et les nombreuses plaintes de consommatrices de cette pilule, autorisée normalement à la vente pour son action contre l’acné, mais prescrite dans la majeure partie des cas pour ses propriétés contraceptives.
Diane 35, c’est quoi, au final ?
Diane 35 était autorisée à la vente comme traitement contre l’acné sévère chez la femme, contre l’hirsutisme léger et l’alopécie d’origine hormonale chez la femme, mais en aucun cas comme pilule contraceptive car, soit dit au passage, aucune véritable étude n’a été réalisée sur son efficacité en tant que telle. En France, parmi les plaignantes, de nombreuses femmes admettent être tombées enceinte sous Diane 35…
Quels sont les dangers de la pilule Diane 35 ?
Bien qu’elle soit commercialisée en France depuis une trentaine d’années, et au Maroc depuis 1990, c’est aujourd’hui seulement qu’on découvre ses dangers, même si les risques de phlébites et d’embolies encourus sont connus des services de santé français depuis 10 ans. Ceux-ci sont sept fois plus élevés que chez une femme ne suivant aucun traitement, et avérés trois à quatre fois plus que chez les patientes sous une pilule de deuxième génération. Selon la commission de sécurité des médicaments britannique, l’usage de Diane 35 ne doit pas être prolongé à plus de trois ou quatre mois, et est absolument contre-indiqué en cas d’antécédents de thrombose veineuse. Il peut également augmenter les risques cardiaques chez les femmes qui souffrent d’acné.
Quels sont les effets secondaires qui doivent mettre en alerte ?
Si l’on s’en tient à la notice de la pilule Diane 35, il conviendrait d’alerter son médecin en cas de maux de tête importants et inhabituels, de troubles visuels, d’une élévation de la tension artérielle, d’une douleur au mollet ou d’une difficulté respiratoire. Si l’on complète cette liste avec les témoignages des 200 victimes déclarées en France, il faudrait aussi ajouter à cela des essoufflements, des étourdissements, des palpitations, des pertes de connaissance, des vomissements… Parmi les autres plaintes, on signale aussi l’augmentation du taux de cholestérol, des problèmes circulatoires, de prise de poids, une anxiété inexpliquée, une sécheresse vaginale rendant les rapports douloureux et une libido au point mort. Etonnant, vous dites-vous… Non, pas tant que ça, surtout quand on sait que l’acétate de cyprotérone, molécule contenue dans Diane 35, est prescrite en grande quantité (sous le nom d’Androcur) aux délinquants sexuels pour calmer leurs ardeurs !
Que faire si vous utilisez Diane 35 comme moyen de contraception ?
Selon les recommandations de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, que le ministère de la Santé marocain suit à la lettre, il vous est conseillé de ne pas interrompre brutalement le traitement par Diane 35 ou ses génériques, mais de poursuivre jusqu’à votre prochaine consultation chez votre médecin traitant.
Quelle est la marche à suivre pour les professionnels de santé ?
Selon ces mêmes recommandations, les médecins ne doivent en aucun cas prescrire ce médicament, ni dans le cas d’une première prise, ni dans celui d’un renouvellement de traitement. S’agissant des pharmaciens, ceux-ci n’ont plus le droit de le vendre sans ordonnance.
Y a-t-il un numéro vert à contacter ?
Si vous souhaitez déclarer des effets indésirables constatés suite à la prise de cette pilule, vous pouvez d’ores et déjà contacter le centre antipoison et de pharmacovigilance du ministère de la Santé au 0801.00.01.80, joignable 24h/24 et 7jours/7.
