Telles de magnifiques sculptures, 41 robes by Azzedine Alaïa illuminent depuis le 22 janvier la galerie, rue de la Verrerie, dans le Marais à Paris. L’exposition « Je suis couturier » rend hommage à son travail réalisé entre 1981 et 2017 et par conséquent à ce couturier atypique, disparu le 18 novembre à l’âge de 82 ans. « Azzedine était un vrai architecte de la couture. C’est l’hommage le plus beau qu’on pouvait lui faire de montrer son travail tout de suite », a lancé à l’AFP son amie, l’éditrice Carla Sozzani. La quasi totalité des pièces exposées est en noir et blanc : « Azzedine Alaïa disait qu’avec le noir on pouvait préciser davantage une idée et ne pas la diluer », explique le commissaire d’exposition, l’historien de la mode Olivier Saillard, ancien directeur du Palais Galliera qui avait organisé une rétrospective Alaïa en 2013. Une façon de mettre en valeur le relief, la construction de ces robes sublimant le corps féminin.
À l’image de sa personnalité discrète, la virtuosité de ce couturier franco-tunisien, qui avait étudié la sculpture aux Beaux-Arts de Tunis, n’est pas tape à l’œil. Ses créations ? Une robe à capuche de 1986, dont une version a été portée par Grace Jones, une robe à bandelettes en maille stretch de 1990, une robe à zips de 1981, une autre au rouge incendiaire qui a habillé Rihanna. Des robes légères de mousseline évoquant la couture des années 1930. Des robes drapées comme des tuniques antiques. Mais aussi la robe portée par Naomi Campbell lors du dernier défilé haute couture présentée en juillet. Azzedine Alaïa, qui conservait toutes ses robes, était aussi un collectionneur de mode hors pair, souligne Olivier Saillard. Pendant 50 ans, il a acquis des robes de Vionnet, Madame Grès, Balenciaga, Charles James, et de créateurs contemporains comme Rei Kawakubo, Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier, Junya Watanabe, Margiela, Nicolas Ghesquière chez Balenciaga.
Exposition « Je suis couturier », du 22 janvier au 10 juin. Galerie Azzedine Alaïa, 18 rue de la Verrerie, Paris.
(Avec l’AFP)