Comme dans de nombreux pays, la crise sanitaire du Covid-19 au Maroc a rendu visible l’existence de défis majeurs en matière de protection des enfants contre les violences et les abus sexuels qui constituent une atteinte aux droits des enfants, explique, dans un communiqué, la Plateforme CDE (Convention Droits de l’Enfant), qui lance un appel pour protéger les enfants contre les violences sexuelles et toute autre forme de maltraitance. Au Maroc, il est difficile d’avoir un ordre d’idée sur l’étendu de ce fléau « puisque la majorité des cas ne sont pas signalés », comme le déplore la plateforme, précisant que « l’isolement, le sentiment de honte, la pression sociale de la communauté, la méconnaissance du système de signalement, et le faible niveau de confiance à l’égard de la justice expliquent le silence de la plupart des victimes/survivants et de leurs proches. » Même si le Maroc s’est engagé pour la promotion et la défense des droits des enfants, le système de protection souffre encore de nombreuses failles. Aussi, la Plateforme CDE appelle à un plan d’actions d’urgence comme l’activation de l’ensemble des mesures et réformes pour la protection de l’enfance ainsi que la mobilisation de tous les acteurs institutionnels et non-institutionnels impliqués pour une application pleine et efficace de la législation nationale et internationale, notamment la Convention relative aux Droits des Enfants dont le Maroc a célébré le 27ème anniversaire de sa ratification le 21 juin dernier. Elle réclame également une réforme des lois et du système judiciaire pour une meilleure protection des enfants victimes de violences sexuelles – en particulier l’article 486 du Code Pénal – de leur famille et de toute personne témoin de violences.