Organisée par la Fondation nationale des musées (FNM), l’exposition photos « Tangier, something is possible » est une exposition singulière. Sur les murs, une quarantaine d’images prises par les artistes Mounir Fatmi et Guillaume de Sardes qui ont vécu à Tanger, à travers lesquelles ils exposent leurs regards croisés et restituent l’atmosphère à la fois particulière et saisissante de la ville du Détroit qui fut, par le passé, le pied-à-terre de nombreux intellectuels.
L’approche est sensible et nostalgique, pour tenter de restituer, au plus près, l’ambiance d’un Tanger en perpétuelle mutation et à la croisée de deux continents, lit-on dans la fiche de présentation de l’exposition. Nourrie d’un poème de l’écrivain américain Paul Bowles (icône de la Beat Generation qu’il a rencontré à Tanger dans les années 90), la série « Presque rien » de Mounir Fatmi résume, en deux mots et plusieurs tirages, l’idée que s’en fait l’artiste. Le photographe a d’ailleurs longtemps erré dans cette ville qu’il connaît si bien pour y capturer des instants fugitifs, riches en détails où les corps se fondent dans le décor : Tanger, sa fougue et sa douceur, restent les pièces maîtresses de ses photos.
L’écrivain-photographe Guillaume de Sardes met lui ses pas dans ceux du poète et romancier Jean Genet, à travers une série de photographies intitulée « Se remémorer Tanger ». Les vingt-et-un tirages annotés de cette série sont une errance entre le passé et le présent, la réalité et la fiction, la quête de soi et la quête de l’autre, la photographie et la littérature.
(Avec Map)