Tam El Ouazzani une détermination sans faille

Le temps d'une course, Tam El Ouazzani a troqué sa blouse de médecin dermatologue contre un maillot de course à pied. Marathonienne depuis plusieurs années, elle vient de participer aux "100 km de Millau", organisés par des athlètes de renom. Rencontre avec une sportive hors du commun.

Comment est née cette passion pour la course ?

Tam El Ouazzani : Je prends du plaisir à marcher. Lorsque j’ai le choix entre faire un trajet à pied ou en voiture, je choisis souvent la première option. Je préfère prendre les es-caliers plutôt que l’ascenseur. J’aime l’effort physique. Quand je préparais mes études en médecine, même si je n’avais pas le temps, je courais une heure tous les samedis après-midi. Cela me permettait de me détendre. Puis, j’ai fait la connaissance de quelqu’un de plus féru de course que moi : mon mari, Ali Lakhloufi. Notre rencontre nous a permis de développer notre passion. Au début, on courait ensemble une fois par semaine, puis deux… Ensuite, on a décidé de rejoindre le Club Marocain des Coureurs de Fond. Depuis, il m’arrive de faire jusqu’à quatre marathons par an. C’est une activité qui nous permet de surmonter le stress et de s’épanouir, aussi bien dans notre vie sportive que professionnelle.

 Comment avez-vous eu l’idée de participer aux “100 km de Millau” ?

Je suis une marathonienne de longue date, puisque je cours depuis plus de vingt ans. En avril 2012, j’ai fait mon 31èmemarathon à Vienne, en Autriche. Quand on est pas-sionné de course, faire un cent kilomètres est comme un rêve, un défi qu’il faut relever un jour ou l’autre, car on a constamment be-soin de se tester sur des distances plus lon-gues. Normalement, je devais y participer en 2014, car je ne m’en croyais pas capable cette année, à cause du Ramadan et des vacances scolaires. Il fallait que je décale pour pouvoir m’y préparer trois à quatre mois avant. Mais une partie de mon club, le CMCF, avait déjà commencé l’entraînement dans un climat formidable. Quand j’ai découvert cette am-biance, et malgré les obstacles qui se présen-taient, j’ai décidé de me jeter à l’eau. Même si je n’étais pas physiquement prête, j’avais de l’expérience dans la gestion de la course à pied et de sa préparation. Je me suis donc inscrite aux “100 km de Millau”.

Comment ça s’est passé ?

Le plus dur dans un cent kilomètres, c’est de s’y inscrire ; mais j’aime relever les défis.Je n’ai jamais abandonné une course, quitte à la terminer en rampant. Comme je ne m’étais pas préparée physiquement, j’y ai participé dans l’unique but d’aller au bout. Je ne tenais pas à faire un chrono. Mais une fois inscrite, j’étais persuadée que j’allais ar-river à atteindre la ligne d’arrivée.

De par votre métier, vous avez un emploi du temps chargé. Comment arrivez-vous à trouver du temps pour courir ?

Ce qui est extraordinaire dans la course à pied, c’est que c’est une discipline qui ne nécessite pas beaucoup de moyens. Tout ce dont on a besoin, ce sont de bonnes chaussures. En plus, on peut la pratiquer n’importe où et à n’importe quel moment de la journée. Personnellement, je cours de 6h à 7h du matin un jour sur deux en temps normal. Mais quand j’ai une com-pétition à préparer, je m’entraîne quatre à cinq fois par semaine. Je fais en sorte d’y aller le matin très tôt pour pouvoir être opérationnelle le reste de la journée. A partir de 9h, je suis prête pour ma vie professionnelle et personnelle.

 D’où puisez-vous votre énergie ?

De moi-même. Nous avons tous beaucoup d’énergie. Il suffit de la chercher en soi. C’est une prise de conscience qui nécessite une forte connexion à soi-même. Cette quête passe d’abord par le physique. Le corps doit être dynamisé pour répondre à l’appel du cerveau. C’est un besoin qui se transforme en plaisir. Pendant les mo-ments de stress, on a besoin de faire du sport. Mais après, c’est surtout la satis-faction qui prend le dessus.

 Aviez-vous déjà envisagé de faire une carrière sportive ?

Non, jamais. Quand j’étais plus jeune, le sport était relayé au second rang, après les études. Il ne représentait pas quelque chose d’important dans ma vie. Je n’ai commencé à le pratiquer qu’après la naissance de mon premier enfant. Après l’accouchement, j’ai voulu remodeler mon corps. Je me suis donc inscrite dans une salle. Puis, j’ai fait le marathon de Paris de 1997. Ça a été le déclic. 

Et une carrière en médecine sportive ?

J’éprouve beaucoup de plaisir à coacher mes amis. J’ai convaincu une dizaine de femmes de se mettre à la course à pied et de participer à des marathons. Toutes les personnes que j’ai encouragées ont fini par prendre goût à ce sport. Certaines ont même commencé à s’entraîner avec nous, au CMCF. Ma fonction me permet de leur donner des conseils pratiques et physiques, mais aussi d’accompagner mes amis, sans pour autant en faire une carrière. On conseille, par exemple, à un cardiaque de courir une demi-heure par jour, pour mobi-liser son corps et activer sa circulation san-guine. Je n’hésite pas à inciter mes patients à faire un peu de marche, pour chasser la fatigue et les mauvaises ondes.

Quels sont donc les bienfaits de la course ?

A tous les niveaux, la course à pied aide le corps et sert de traitement à de nom-breuses pathologies contre lesquelles les médicaments ne peuvent rien. Rien ne traite l’obésité comme le sport, notam-ment la course à pied, qui permet de réguler le poids. Elle aide un diabétique à équilibrer son taux de glycémie, un hypertendu à re-trouver une tension artérielle normale. Un cardiaque qui a eu un pontage coronarien peut pratiquer une activité sportive, sous contrôle médical bien entendu. On traite certains cas de dépression par la course à pied. Aussi, pour ceux qui n’ont pas trop de pratique, il est souhaitable de courir une demi-heure par jour, ou une heure un jour sur deux. Et puis, chacun développe ses propres habitudes selon son emploi du temps ou ses aptitudes physiques. â—†

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