L’éducation est à la base des civilisations. Elle est le reflet des aspirations des peuples et détermine leur avenir. C’est aussi l’ADN des nations, le moteur de leur évolution et le cachet de leur degré d’ouverture sur le monde.
Cet édito devait être consacré au thème du mariage puisque le numéro que vous avez entre les mains est un “Spécial mariage”, un guide pratique vous permettant de réussir la célébration de votre union sacrée ou celles de vos proches. Toutefois, l’actualité nous impose de traiter d’un sujet de grande importance car il concerne l’avenir de nos enfants, le plus beau cadeau que nous offre la vie.
La polémique sur l’enseignement des matières scientifiques en langues étrangères qui a été provoquée par l’ancien chef de gouvernement montre à quel point la politique politicienne est devenue la règle dans le traitement des grandes questions sociales et politiques dans notre pays. Dire que l’éducation nationale est meilleure aujourd’hui qu’il y a 20 ans ou 30 ans est une aberration. Tous les classements internationaux montrent la dégradation du niveau d’éducation dans notre pays et cela toutes disciplines confondues.
Faire croire aux citoyens que la langue arabe qui est aussi bien la langue officielle du pays que celle du Coran devant conduire, selon ce même raisonnement, à installer l’enseignement des matières scientifiques dans cette même langue relève de la démagogie et de la malhonnêteté intellectuelle. L’amalgame autour de cette question atteint des niveaux qui dépassent l’entendement.
Personne n’est dupe. La question de l’enseignement ne saurait être traitée avec légèreté, car le Maroc ne peut rester renfermé et fixé sur des dogmes dépassés et en total décalage face aux contraintes d’ouverture du monde d’aujourd’hui. Croire cela, c’est nourrir l’ignorance et courir vers la catastrophe.
Dans cette affaire, le malheur est que, par lassitude, désintérêt ou découragement, la société marocaine ne se mobilise pas du tout. Il est vrai que la cacophonie gouvernementale, la désorganisation de la société civile et la démission des parents d’élèves facilitent la manipulation politique de cette affaire.
Comment peut-on alors sortir de cet imbroglio ?
Par la mobilisation de toutes les bonnes volontés de ce pays. L’ouverture sur les autres langues et les autres cultures sont les seules garanties pour avoir une jeunesse éclairée et responsable. Montrons-nous à la hauteur de notre Maroc millénaire, melting-pot de peuples et des races, terre de paix et de tolérance. Sa Majesté le Roi nous a montré la voie en recevant sa sainteté le Pape dans un tableau si magnifique qu’il fût suivi par un milliard et demi de téléspectateurs.
N’oublions jamais que des cimes de montagnes au bord de la mer, la liberté ne respire que par l’ouverture des esprits… υ