Le Centre cinématographique marocain (CCM) vient d’annoncer la reprise du traitement et de la délivrance des autorisations de tournage au profit des sociétés de production cinématographique et audiovisuelle, suite à la décision des autorités publiques d’alléger les restrictions causées par la pandémie de Coronavirus (Covid-19). Mais cette reprise est loin d’être simple puisque les scènes tournées sont synonymes d’interaction directe entre acteurs, et parfois même de foule, ce qui va à l’encontre des mesures de prévention sanitaire dictées pour faire face à la propagation du virus. À cet effet, le CCM a publié un guide dans lequel est mentionné une distance minimum de 2m entre les acteurs et l’équipe de tournage, et une réduction des déplacements au strict minimum. Le guide prévoit aussi le report des scènes de foule le plus tard possible dans le planning du tournage, la réduction du nombre de comparses, et la nécessité, pour un membre de l’équipe ayant été en contact avec une personne contaminée, de subir un test de dépistage ou d’observer une quatorzaine. Dans sa présentation du guide, le CCM a admis que « certaines mesures peuvent paraître trop coûteuses ou trop contraignantes », mais elles peuvent « sauver des vies », notant qu’une contamination sur le plateau risque d’entraîner une mise en quarantaine de toute l’équipe, avec un arrêt du tournage certain. Pour le président de la Chambre nationale des producteurs de films (CNPF), Latif Lahlou cette relance dans le cadre de l’allégement du confinement sanitaire ne sera « point facile ». La réalisation des films connaîtra, au moins dans un premier temps, « de grandes difficultés et des obstacles considérables en raison des mesures sanitaires imposées », d’autant plus que le CCM a approuvé ces mesures, selon Latif. Lahlou, « sans consultation aucune avec les organismes professionnels et ses représentants expérimentés ».
(Avec Map)