Quand notre naturel se re-manifeste sans crier gare…
Etat des lieux : Notre lointain ancêtre est le singe à pilosité développée ? Doux chéri en apporte la preuve vivante. Car avec sa fourrure fournie alliée à une sudation intempestive, ça dégage et déménage ! Pimprenelle a beau froncer son joli nez ; les vilaines odeurs la rattrapent et elle n’a plus qu’une envie : abréger le rapport sexuel pour le traîner sous la douche. Et aussi au lavabo pour qu’il se brosse les dents ; menacée qu’elle est, d’asphyxie, à cause de son haleine pas fraîche du matin !
Pas vraiment élégant non plus, le vilain rot intervenant au moment d’un baiser langoureux, témoin involontaire d’une bonne digestion. Ou le méchant vent lâché sans crier gare lorsque Superman vous a retournée sur le côté. Qui ne rote, ni ne pète, est condamné à l’explosion, a dit le sage. Certes, mais dans des circonstances de corps à corps échevelé, fragrances et bruitages de ce genre risquent de faire un peu brouillon !
Diagnostic et plan de traitement : Sur le plan des odeurs, il faut établir un distinguo entre les odeurs corporelles intimes, dégagées au cours de l’acte sexuel (phéromones dégagées par la transpiration etc…) et une hygiène qui serait défaillante. Si, dans le premier cas, c’est une question d’alchimie perso (on aime ou on n’aime pas l’odeur de quelqu’un), concernant le deuxième volet, la donne peut se solutionner avec doigté. En effet, pas question de lui dire de but en blanc le très vexant : “tu pues”, mais d’expliquer, par exemple, avec conviction les nombreux avantages des préliminaires sous la douche : les caresses qui glissent, l’odeur exotique du gel douche tropical, l’eau qui ruisselle… Astuce plus : on lui achète des sous-vêtements en coton pour remplacer ses caleçons ou culottes en tissu synthétique et, on évite de se faire mutuellement des gâteries intimes après une longue journée au boulot, quand la macération est à son maximum. En outre, pour ce qui est des pouet pouet et rototos isolés, ça peut arriver à tout le monde et mieux vaut en rire gentiment à deux que de prendre une mine dégoûtée, en s’éventant avec le drap ! Sinon, bonjour le réveil des susceptibilités !
Panne molle et panne sèche
Côté Monsieur :
Etat des lieux : Le drapeau est en berne, et l’homme mortellement touché dans son ego. Il y a du trouble de l’érection dans l’air et un silence de plus en plus pesant : un ange passe… puis deux… On tente alors de poursuivre par des caresses, comme si de rien n’était, en regardant partout, sauf à l’endroit du matos mou mais… Cette tentative de rapprochement tendre se solde par une dure rebuffade. Aïe, les carottes ont l’air cuites et il devient difficile d’inverser la vapeur…
Diagnostic et plan de traitement : Le quidam peut être stressé, déprimé, fatigué et, par conséquent, ne pas avoir la tête au lit. Il peut aussi souffrir de la
fameuse angoisse de performance qui s’avère être un véritable cercle vicieux, car, à force d’anticiper les difficultés érectiles de la prochaine relation sexuelle, on les génère de manière auto-prophétique !
En outre, physiologiquement parlant, les troubles de l’érection peuvent également être imputés à l’âge, la prise de tabac, l’alcool, les anti- dépresseurs, à certaines pathologies (diabète, hypertension…)… A la partenaire de trouver (à froid), les bons mots pour rassurer, sans montrer d’impatience ou de mécontentement. Si les troubles persistent, la consultation sexo devient indispensable.
Côté Madame :
Etat des lieux : Elle ressent presque des décharges d’électricité statique à chaque coup de boutoir. The penetration ne se résume plus à des glissements dans une caverne humide et accueillante mais à des frottements dans une atmosphère sèche et hostile.
Diagnostic et plan de traitement : Vous êtes sûre que vous jouissez du minimum syndical de préliminaires avec votre rustre bourru ? Si tel n’est pas le cas, il faudra lui expliquer gentiment comment fonctionne la nature féminine : caresses + bisous = lubrification vaginale. Pourtant, lorsqu’au bout de trois heures de massages et de léchages sensuels, la situation est toujours au même point, il convient de suspecter un trouble hormonal derrière cette excitation insuffisante. Direction notre toubib préféré, pour remettre les choses en bon ordre !
Petits problèmes techniques :
Etat des lieux : Au moment fatidique, il déchire, d’empressement, à la fois l’emballage du préservatif et son contenu avec les dents. Ou le déroule incorrectement à l’envers. Il est NUL !!! Il passe ensuite un temps fou à farfouiller, dans la table de chevet, pour en trouver un autre. Alors que ce n’est pas le moment de se déconcentrer ! Depuis, excédée, vous êtes passée au stérilet mais, comme on vous a coupé les fils trop courts, ils piquent le membre de votre mari, qui se retire en grognant. Il est INFERNAL… Le coït interrompu par des parasites divers menace alors de devenir conflictuel, pour peu que l’un et l’autre n’aient pas un minimum de sens de l’humour. De l’humour, il en faudra aussi à revendre, si, par malheur, certaines positions sexuelles vous font la peau : imaginez-vous sous un chéri obèse qui, du poids de ses 120 kilos, écrase, en position du missionnaire, votre frêle silhouette. Ou en train de vous essayer à la brouette du Kamasutra, quand votre lumbago se réveille brusquement. L’amour est un métier dangereux, on vous dit…
Diagnostic et plan de traitement : Les péripéties rocambolesques, à des virages charnières du jeu sexuel, peuvent se produire à tout moment et n’épargnent personne. Anticiper certaines contrariétés, c’est penser, par exemple, à ranger ses dents, en mordillant certaines surfaces de peau fragiles !
Style perso :
Chacun a sa propre façon de concevoir et de faire l’amour. Et donc ? Et, donc, il y en a qui ont un problème de langage amoureux : Miloud préfère entendre des crudités en arabe, pendant que Milouda ne rêve que de douces paroles romantiques en français. Choqués réciproquement par leur différence, ils sont finalement tombés d’accord sur des “mmmum, ahhh”, sonnant plus neutres. Toutefois, quand, à l’instant tiptop de la jouissance, Miloud grimace, bascule la tête en avant et fait des grands yeux vitreux, notre Milouda se retrouve à nouveau complètement inhibée, tétanisée par le ridicule de la tête de son amoureux. Lequel amoureux s’avère également, tout ce qu’il y a de diplomatiquement incorrect, quand il la laisse sur le carreau, juste après, pour se plonger dans un sommeil post coïtal réparateur.
Diagnostic et plan de traitement : Une fois qu’on a intégré les particulières et nécessaires bizarreries de l’autre, on en devient plus clément(e) dans son jugement. Néanmoins, lorsque cela nous dérange intrinsèquement, il s’agit d’en parler à cœur ouvert, pour tomber sur des compromis viables. Une façon de se remettre aussi en question, par rapport à notre fâcheuse manie de sauter du lit et de renoncer à une partie de jambes en l’air débutante, au premier appel du gamin qui a peur de se rendormir dans le noir !