Nadia Benzakour L’indomptable

Nadia Benzakour, actrice, globe-trotteuse et infatiguable touche-à-tout, est loin d'avoir la langue dans sa poche. Rencontre déjantée autour d'un café avec une artiste fraîche et spontanée.

FDM : Ta pire connerie d’ado ?

Nadia Benzakour : Ma pire conneried’ado…Je ne suis pas sûre d’avoir quittél’adolescence. Je l’attends encore !

Ton style de mec : plutôt musclé ou dodu ?

“Vous le charme, ce sourire qui nous enchante…”Voilà ce qu’on demande : ducharme ! Mais attention, hommes fragileset torturés, s’abstenir ! Non merci ! On veutdu solide à toute épreuve.

C’est correct ou pas ce qu’il a fait BradPitt à Jennifer ?

Ah, c’est vrai que c’est toujours dur d’êtrequittée pour une autre ! Je touche du bois.

La robe de mariée d’Angelina, t’enpenses quoi ?

Le côté meringue sucrée est surprenantpour une femme qu’on imagine assez complexe,finalement. Blanche virginale, quelcontraste avec sa vie… Cela dit, l’habit ne faitpas le moine. Je dirais que c’est un costumede plus qu’elle endosse.

Et la djellaba de Mme Benkirane ?

D’un point de vue protocolaire, c’étaitpresque de la provocation. Mais je luilaisse tout de même le bénéfice du doute.Après tout, peut-être qu’elle n’a pas réaliséles conséquences d’une telle tenue.Mais tout de même, une invitation officielle,ça paraît dans la presse ! Pour moi,c’est une erreur sur le plan stratégique. Etpuis, on ne peut pas me dire que dans lamode traditionnelle, nous n’avons pas dequoi faire. Je n’avais aucune attente, maisj’ai été très surprise.

Ton livre de chevet, en dehors de Proust ?

“Femmes qui courent avec les loups”, dePinkola Estés. Je ne m’en lasse pas ! C’estune psychologue anthropologue qui rappelle,à travers des contes du monde entier,les raisons pour lesquelles une femme nedoit jamais oublier son essence, son âmeet sa personnalité malgré les pressions socialeset culturelles.

Ta devise du matin avant le café ? etaprès ?

Avant le café : “Where is my coffee ?” Après lecafé : “En avant moussaillon !”

À quels moments te sens-tu le plus femme ?

Tout le temps. Même si tu l’oublies, il y auratoujours un moustachu qui te rappellera,avec de charmantes onomatopées, à quelsexe tu appartiens.

Chaussettes et talons, c’est une fautede style ou terriblement tendance ?

Alors là, tout dépend des circonstances.J’adore changer de style et de tenues. Pourmoi, la faute de style, c’est lorsqu’il y a undécalage entre la situation et la personnequi arbore le look.

T’es plutôt lipstick ou gloss ?

En ce moment, le rouge à lèvres, c’est devenumon anti-stress. Rien de mieux qu’unbeau lipstick qui vous sublime, car je croissincèrement qu’on doit s’occuper de sonNarcisse. À chaque déception ou angoisse,je file me trouver une jolie couleur pour medire que moi aussi, je le vaux bien.

String tanga ou culotte Petit Bateau ?

Tangaaaaaaa … C’est un test psychologique ?

Vacances olé olé ou randonnéespédestres ?

Les randonnées pédestres peuvent aussiêtre très olé olé (rires) ! En fait, les deux.J’aime la nature, c’est important pour moi decontempler, de ressentir la grandeur de certainspaysages. Et puis, j’adore danser. C’estsûr, ce n’est pas toujours compatible. Je suisune fêtarde, l’énergie positive des gens qui selivrent, presque en transe, ça me booste. Onva dire que je reçois leurs ondes.

Crois-tu aux lendemains qui chantent ?

Carrément ! L’espoir fait vivre ! Je suis unegrande idéaliste et c’est ce qui m’a toujourspermis de franchir les obstacles.

Le réalisateur avec lequel turêêêêêêves de tourner (sans faire lalèche-bottes) ?

C’est vrai, j’ai la permission de rêver ? Ilfaut dire que je suis une grande rêveuse enquatre dimensions ! Alors, si je rêêêêêve,je dirais Jacques Audiart ! Je suis encoremarquée par le film “Sur mes lèvres”. EmmanuelleDevos est sublime, on sent touteson intériorité, son handicap de surdité etl’amour qu’elle dégage.

T’as deux minutes pour faire ta promo…

La série “Salon Shahrazade” repasse sur2M. C’est l’histoire de Ghita, une jeune fillequi, après des études de littérature, tente envain de trouver un job de journaliste et devientcoiffeuse à Casablanca. Malmenée audépart dans un monde qu’elle ne connaîtpas, elle devient progressivement la confidentedes clientes du salon… C’est finalementl’histoire de beaucoup de jeunes quifont un métier malgré eux et qui, tant bienque mal, essaient de se débrouiller pouraider leur famille. Le public a apparemmentété très réceptif et cela fait toujoursplaisir de voir que les aventures de Ghitaplaisent autant.D’autre part, j’ai eu la chance de contribuerà différents projets de films et téléfilms étrangerstournés au Maroc. Parmi eux, la série américaine“Tyrant”, de David Yates, le réalisateurdes derniers Harry Potter. À venir également,un projet “biblique” sur la vie de Jésus…

Ta Bio express

Je suis née et j’ai grandi à Paris avec un fort attachement au Maroc. Je n’avais pas prévu d’habiter ici, au départ, vu que je vivais à New York.
J’aimais bien l’université, à Paris… J’y ai rencontré mes meilleurs amis d’aujourd’hui et puis, j’y ai beaucoup joué en troupe. Résultat : trois masters de droit avec une formation parallèle à l’école de théâtre “Les Enfants Terribles” et à l’Atelier de Chaillot à Paris.

J’ai continué ma formation d’actrice à New York alors que je travaillais pour la Mission économique Française, et c’est là que j’ai été piquée par le jeu devant la caméra… Et puis, je crois que parler d’une formation, ça n’a pas trop de sens si on omet de mettre en lumière les rencontres avec ceux qui vous donnent une autre vision des choses. Je pense à Nicolas Liautard, qui dirige la Scène Watteau, et Mary Boyer, à New York, qui m’ont transmis une technique de jeu et un regard sur l’acteur sur la base desquels je me construis tous les jours.

De retour au Maroc, découvrir de jeunes réalisateurs marocains tels que Hicham Lasri ou Yassine Fennane, à travers la Film Industry de Nabil Ayouch et connaître leur univers était un signal positif pour moi. Je me suis dit qu’on avait là quelques pépites, en espérant qu’il y en ait d’autres…

J’ai travaillé et fait de belles rencontres professionnelles, notamment avec Abdelmajid El Haouasse, pour la mise en scène d’“Une femme seule” ; ou encore Narjiss Nejjar, pour “L’amante du Rif”.

L’envie de jouer en darija m’a permis de concrétiser le tout et puis, je crois qu’une volonté inconsciente de retrouver une histoire de famille a fait que je me suis investie au Maroc.

 

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