La communauté Women In Africa (WIA) a montré sa force lors du premier sommet tenu du 25 au 27 septembre à Marrakech. Plus de 350 responsables, hommes et femmes de 35 pays ont fait le déplacement. Parmi eux, Nadira El Guermai, gouverneur et coordinatrice de l’Initiative pour le développement humain (INDH), Radia Cheikh Lahlou, fondatrice de Déclic à Casablanca, Zuirel Oduwole, activiste engagée dans l’éducation des jeunes filles en Afrique ou encore Nadia Mensah Acogny, co-fondatrice et directrice générale de ACOSPHERE qui dresse chaque année le palmarès des 100 femmes influentes du continent dans Forbes Afrique. Toutes réunies dans un même but : démontrer la nécessité d’une nouvelle gouvernance avec les femmes africaines. « Ce dont nous avons besoin en Afrique, c’est de briser les innombrables tabous et de commencer à libérer le véritable potentiel de la moitié de la population du continent, a soutenu Binta Touré Ndoye, PDG du réseau bancaire Orabank, à la tribune. Imaginez ce que le pouvoir de 600 millions de femmes signifie et peut faire lorsqu’il est pleinement exploité… En travaillant ensemble mais aussi main dans la main avec leurs homologues masculins, ces femmes peuvent positivement changer l’avenir de l’Afrique. Les femmes assurent 61,9 % de la production de biens mais seulement 8,5 % des salariés dans le secteur formel. » Et a rappelé que «cette discrimination coûte 95 milliards de dollars chaque année à l’Afrique. »
Un livre blanc en faveur du girlpower en Afrique
Durant ces trois jours se sont succédées des conférences, des masterclass et surtout les laboratoires de réflexion. Dans ces ateliers, experts et leaders se sont penchés sur six domaines clefs (agriculture, énergie, entrepreneuriat, finance, nutrition et eau) pour proposer, ensemble, des solutions concrètes aux différents gouvernements afin que les femmes ne soient pas les grandes oubliées du monde de demain. Les résultats détaillés de ces labs ne seront connus que dans une quinzaine de jours. Pour l’instant, quelques bribes d’information ont été dévoilées comme la création de fonds d’investissement réservés exclusivement aux entrepreneuse ou encore le développement d’une plateforme digitale pour connecter les leaders locales mais aussi du continent spécialistes de l’eau. Dans les semaines qui suivent, des feuilles de route seront rassemblées dans un livre blanc qui sera donné aux gouvernements du continent, aux Nations Unies ainsi qu’à l’Union européenne. Même si les différents pouvoirs africains n’ont aucune obligation de suivre à la lettre ces indications, ils ne pourront pas faire autrement, d’après cette communauté de businesswoman. « Tout le monde sait que les femmes sont l’avenir de l’Afrique », martèle l’une d’entre elles.
Les pépites de demain brillent
« Ici à Marrakech, nous célébrons des femmes entrepreneures inspirantes qui vont contribuer à changer l’Afrique, a mis en avant Charles-Édouard Bouée, PDG de Roland Berger. Les soutenir, c’est contribuer au développement économique, social et environnemental de l’Afrique ». Six femmes ont été récompensées pour leur projet par WIA Philantropy, l’une des parties prenantes de Women In Africa. « Si au travers de WIA Philanthropy, nous pouvons humblement leur offrir la visibilité qu’elles méritent, alors elles pourront devenir des rôles-modèles pour la future génération », indique Marine Victor-Thomas, COO de WIA et directrice exécutive de WIA Philanthropy. A l’issue de ces trois jours, un appel à candidatures un peu particulier organisé avec one2five advisory a été lancé. Il n’est réservé qu’aux femmes africaines porteuses de projets d’un montant supérieur ou égal à 5 millions d’euros ! « Une nouvelle étape est franchie, a lancé Aude de Thuin. Les femmes africaines ont réussi le pari de la micro-finance. Il est temps à présent de soutenir des projets plus ambitieux et c’est le sens de notre initiative. »