En cette journée du 8 mars qui a, tout au moins, le mérite de mettre en évidence les injustices que subissent les femmes de par le monde, nous avons privilégié de mettre en couverture une femme noire africaine, qui pourrait bien être Marocaine.
Mais, aujourd’hui, à cause du conflit russo-ukranien qui oppose deux conceptions géopolitiques, l’Union européenne et l’Eurasie, on vit une crise qui n’est pas seulement d’ordre financier et économique mais aussi d’ordre culturel et sociétal.
Les populations qui fuient la guerre en Ukraine n’ont pas été traitées sur le même pied d’égalité par les pays d’accueil aussi bien en Pologne et Slovaquie qu’en Hongrie, Roumanie ou Moldavie. En effet, nous avons tous vu comment l’Ouest a reçu à bras ouverts ces “bons” migrants à la peau claire. D’ailleurs, le mot migrant n’est utilisé par aucun média occidental qui les présente en tant que réfugiés. Les autres “étrangers”, Africains, Arabes et même Asiatiques ont fait l’objet d’une discrimination raciale et raciste, foulant aux pieds le droit universel à l’égalité. Les étudiants marocains en savent quelque chose, eux qui ont eu le plus grand mal à monter dans les trains pour traverser les frontières et pouvoir rejoindre les aéroports de Budapest, Bucarest, ou Varsovie, où les avions mis à leur disposition par la compagnie nationale Royal Air Maroc, les attendaient. Nous avons le sentiment que pour les Européens, il y a les “nôtres” et les “autres”.
Ces discriminations ont démontré, encore une fois, que l’ethnocentrisme a pris le dessus sur l’eurocentrisme et que le système des valeurs du monde moderne s’est vite évaporé. Où sont donc passés ces idéaux qui prônent la démocratie, l’égalité sociale et l’universalisme humaniste ?
Aujourd’hui, le racisme et l’exclusion ne se cachent même plus. Un simple survol des médias français couvrant la campagne présidentielle 2022, révèle l’ampleur de cette stigmatisation de l’Autre. Sans complexe ni retenue, des candidats bien-pensants profèrent un flot d’horreur et de haine dans le seul but d’engranger plus de voix.
Depuis quelques semaines, on parle ici et là du nouvel ordre mondial avec l’émergence de nouvelles puissances, notamment la Chine et la Russie. Ces nouvelles données géostratégiques augurent d’un nouveau monde politique et économique avec un nouveau système civilisationnel. Désormais, les Africains, les Asiatiques et les Sud-américains ne croiront plus aux valeurs de l’Occident. Ce qui risque de susciter des mouvements de repli et d’extrémisme.
La femme, dans cette nouvelle configuration, où qu’elle soit et quelle qu’elle soit, est malheureusement encore perdante. υ