Après quatre ans de procédure, la justice a enfin été rendue. Car l’affaire remonte à 2010. A l’époque, Malika Slimani, une fonctionnaire au ministère des Habous, portait plainte pour viol auprès du procureur du roi de la cour de première instance de Témara, à l’encontre d’Hassan Arif, ancien président de la commune d'Aïn Harrouda et député du parti de l’Union Constitutionnelle au Parlement. A l’issue de ce premier jugement, le tribunal avait condamné le violeur à un an de prison. Mais coup de théâtre, en janvier 2013, la Cour d’appel de Rabat annulait le jugement et acquittait le parlementaire. Comble de l’affaire : elle plaçait la plaignante en détention provisoire pour outrage à magistrat.
En juillet 2014, la cour suprême invalidait le deuxième jugement et le dossier était réouvert. Entre temps, des tests ADN ordonnés par la justice avaient révélé que l’accusé était bien le père du bébé né après le viol. Figuraient également au dossier les preuves écrites de 284 communications téléphoniques passées entre le député et sa victime. Le 6 octobre, le procès s’est clos par la condamnation de l’élu à un an de prison ferme et au versement d’un dédommagement de 150 000 dirhams au profit de la victime. Un soulagement pour la victime, qui n’efface cependant pas les accusations d’affabulation et de mœurs légères proférées à son encontre par les magistrats.