« Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre père (à tous), Idir, le samedi 2 mai à 21h30. Repose en paix papa », indique un message publié sur la page Facebook officielle du chanteur, installé en France. L’annonce de sa disparition, relayée tout au long de la nuit de samedi à dimanche, fait le tour du monde, et nous rappelle le souvenir d’un artiste universel qui avait fait de la fraternité et du partage son cheval de bataille. Sa musique douce reflète une culture, une civilisation et un mode de vie amazighe séculaire, et les thèmes de ses chansons écrites en kabyle ou en français recouvrent différents thèmes comme l’exil (A Vava Inouva), la fête (Zwit Rwit), les souvenirs (Cfiy) ou encore l’émotion (Ssendu).
https://www.youtube.com/watch?v=_xUrA8RXUd8
De son vrai nom Hamid Cheriet, Idir est né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène, près de Tizi-Ouzou, capitale de la Grande-Kabylie. Il se prédestinant au métier de géographe, mais un passage à la radio algérienne change de tout en tout sa destinée quand il remplace au pied levé en 1973 une chanteuse. “A vava inouva”, la chanson en langue berbère qu’il chante alors et qui évoque les veillées dans les villages kabyles, fait sensation. La chanson traverse les frontières et signe la célébrité de l’artiste qui, de retour de son service militaire, décide de s’installer à Paris pour y enregistrer son premier 33 tour. La célébrité de l’artiste ne s’est jamais démentie en dépit d’une discographie peu abondante avec seulement 7 albums enregistrés en studio depuis “A vava inouva” qui a été traduite en plusieurs langues. La popularité d’Idir transcendait l’espace et le temps, et il remplissait les salles où il se produisait. On se rappelle à ce titre son passage en 2016 à Timitar au cours d’un mémorable concert qui a électrisé les foules.
«Chanteur-poète, sa voix douce résonnait puissamment en nous comme le chant d’un berger rêveur et généreux. Idir était un «chasseur de lumière». Il nous berçait de mélodies douces et nous transportait vers les hauts plateaux de la Kabylie dont il était un chantre magnifique et l’ange protecteur et bienveillant », écrit le président de l’Institut du Monde Arabe, Jack Lang Jack Lang dans un communiqué.
Repose en paix, l’artiste.