L’art au secours de la place Jemâa El Fna

Une semaine culturelle a été organisée du 15 au 21 mai à Marrakech pour célébrer le 10ème anniversaire de la proclamation de la place Jemâa El Fna Patrimoine oral et immatériel de l'Humanité par l'Unesco. L'occasion pour les organisateurs de tirer la sonnette d'alarme...

Un triste anniversaire qui intervient quelques semaines après l’attentat sanglant du café Argana qui a fait dix-sept morts. Mais pas question de baisser les bras et de vivre dans la crainte ! La ville de Marrakech, ses institutions, ses associations et ses habitants ont fêté dignement leur place légendaire en organisant une semaine culturelle.

L’art citoyen

A cette occasion, des artistes peintres incontournables de la scène artistique marocaine se sont mobilisés afin de créer ensemble une oeuvre collective qui sera offerte à la ville de Marrakech. Binebine, Balili, Benismael Benjkane, Bouragba, Boustane, Chater, Cherkaoui, Daifallah, El Kaafahi, El Khattaf et Mourabiti. Leurs styles sont différents, mais leur message est le même : prôner les valeurs de tolérance et de dialogue qui incarnent l’identité même de la place Jemâa El Fna. Cette oeuvre collective et citoyenne, c’est un symbole de la lutte contre les extrémismes et contre la barbarie. L’onde artistique qui a animé la place durant cette semaine culturelle s’est aussi propagée dans les locaux de l’ancienne Banque du Maroc, située au coeur de la place Jemâa El Fna. Une exposition de photographies anciennes et modernes, parmi lesquelles figurent des clichés de Hassan Nadim, y a été organisée grâce au concours de la Maison de la Photographie et de la Bibliothèque Ben Youssef de Marrakech. Colloques, tables rondes et ateliers de sensibilisation ont aussi été organisés en masse afin de réaffirmer et de rappeler la valeur de cette place mythique et son identité forte basée sur la convivialité et la tolérance.

Attention, patrimoine en péril

Dix ans après la proclamation de la place Jemâa El Fna comme Patrimoine oral et immatériel de l’Humanité, le constat n’est
pas des plus réjouissants. Aujourd’hui, la tradition orale se meurt. Les vieux conteurs de la place se sont éteints et ceux qui restent sont désormais trop vieux pour continuer de rassembler les foules. La relève ? Il n’y en a pas et c’est bien là le problème. Quant aux troupes artistiques habituées à se produire sur la place, elles lui préfèrent aujourd’hui les terrasses des restaurants et le confort d’établissements qui leur assurent des revenus fixes. “Sans soutien, le patrimoine va se perdre”. C’est le message que souhaitent faire passer les organisateurs de cette semaine culturelle. Et pour qu’il soit bien perçu, les témoins d’un autre temps, celui où la mythique place grouillait encore d’artistes et de saltimbanques en tout genre, se sont mobilisés pendant plusieurs jours pour raviver les mémoires. Ainsi, trente-cinq troupes qui animaient jadis la place se sont réunies le temps d’organiser ensemble des spectacles inédits à l’occasion de l’ouverture de cette semaine culturelle. Alors quel avenir pour les artistes de la place Jemâa El Fna ? Aucun, à moins de leur apporter une compensation financière pour les encourager à perpétuer leur art et à faire vivre la place. Sans cela, le patrimoine immatériel ne pourra pas être préservé encore très longtemps.

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