La vieillesse, nouveau sujet tabou?

Notre époque tourbillonnante et folle laisse souvent nos vieux sur la sellette. Oisifs et dépendants de leurs proches, ils vivent de plus en plus un isolement pesant. Et si on les réhabilitait, en les sortant de leur ghetto de moribonds en sursis qui tournent en rond ?

Que vont devenir nos vieux ?

â–  Souvent, ils restent prostrés devant la télévision. Avec les infos pour seul contact avec le monde extérieur. Une aide ménagère pour accomplir les menues taches du quotidien. Un médecin de famille qu’ils dérangent souvent, au regard de leurs multiples maux. Dans de grandes baraques désormais vides ou de petits appartements, ils attendent tel un but ultime la visite de leurs rejetons ou de leurs petits-enfants pour le sacro-saint repas du dimanche ou le couscous du vendredi. Parfois atterrés que ces derniers ne prennent plus la peine de venir leur dire un petit bonjour, chaque jour de la semaine. Déphasés par rapport à l’époque, ils ne comprennent plus où sont passés nos us et coutumes, le respect dû aux anciens et cette nouvelle gestion du temps qui les relègue en non-priorité aux yeux de leurs proches. Quand vieillesse rime avec détresse, la déprime psychologique est souvent proche. Alors, certes, au Maroc, on est encore bien loin de l’indifférence des sociétés occidentales qui se débarrassent du fardeau encombrant de la vieillesse, en plaçant (puis oubliant ?!) les décatis dans les maisons de retraite. Dans notre culture, leur présence reste une baraka et on racle sans sourciller sur son budget pour leur offrir la meilleure prise en charge médicale et continuer de les entourer d’une certaine sollicitude. Mais cette sollicitude, outre qu’elle commence à se doubler d’agacement (“Non, maman, je ne peux pas déjeuner chez toi, j’ai plein de boulot et tu habites à l’autre bout de la ville.”), a désormais ses limites. Gérer les humeurs, les jérémiades, les multiples problèmes de santé du troisième âge, l’oisiveté qui les rend parfois agressifs, vindicatifs ou repliés sur eux-mêmes, ne s’avère pas simple pour des “jeunes” qui ont déjà trente-six choses à boucler dans la journée. Coupables jusqu’au bout des ongles, ces derniers jonglent avec leurs contraintes et finissent par considérer leurs propres géniteurs comme un poids supplémentaire sur leur emploi du temps. Pourtant, vieillir, même accablé de multiples pertes (force, vitalité, mémoire) n’est pas une maladie en soi, puisque, déjà, on va tous y passer. Dans une quarantaine d’années, on radotera aussi en remuant nos souvenirs, râlera sur notre arthrose et réclamera de l’attention à notre petit monde. Et un regard déshumanisé ou distrait porté sur nous sera susceptible d’opérer les mêmes dégâts. Alors, en lieu et place de les cantonner à une catégorie péjorative de “vieux chnocks” qui ont des fuites urinaires, pourquoi ne pas solliciter, par exemple, papi et mamie retraités pour faire office de super nanny du tonnerre et gratos en plus. Constituant la courroie de transmission inter-générationnelle auprès des petits à qui on n’a plus le temps d’apprendre à faire des confitures ou d’expliquer pourquoi les nuages font la pluie. S’ils ne savent pas toujours s’y prendre au niveau de la forme, dans le fond, on devrait se rappeler qu’ils ont au compteur quelques grammes de sagesse et de maturité en plus. Contribuons à redorer le blason des personnes âgées de façon à ne pas les acculer à l’ennui et à la dépression, conséquences de leur inactivité ou du manque d’intérêt général pour leurs enseignements ! â– 
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