La Beirut pride, c’est le nom du « festival » organisé la semaine dernière par l’association Proud Lebanon à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie le 17 mai. Tout une série d’événements ont donc été mis sur pied autour d’un même but : prôner la diversité sexuelle et lutter contre l’homophobie. La semaine s’est achevée par une Gay Pride à Batroun, ou plutôt un sit-in de plusieurs centaines de personnes autour d’un pique-nique sur les hauteurs des montagnes libanaises. Pari réussi donc dans un pays où les pressions et les intimidations sont quotidiennes pour les gays et lesbiennes. Au Liban, l’homosexualité est punie par la loi. D’après l’article 534 du code pénal, toute personne ayant des relations sexuelles « contre nature » encourt une peine allant jusqu’à un an de prison. Néanmoins, l’homosexualité est connue pour être « relativement tolérée ». Ce qui ne signifie pas que les menaces soient inexistantes. Pour preuve, un séminaire prévu lors de cette gay pride autour de la publication d’un rapport sur la torture et les abus à l’égard de la communauté homosexuelle au Liban n’a pas pu avoir lieu. La raison ? Les appels à la violence relayés sur Facebook par certains extrémistes. A l’exception de cet incident, aucun autre rendez-vous n’a été annulé, même si pour clôturer cette semaine, « nous n’avons pas pu organiser une marche comme une vraie parade gay car les autorités ne nous auraient pas laissé » le faire, a glissé à l’AFP une participante. Dimanche 21 mai, la communauté LBGT a donc concocté à la place un déjeuner dans un lieu privé « sans préjudice, sans pression, sans menaces », comme l’a assuré la jeune femme. « C’est la première fois à Beyrouth qu’on a l’occasion de parler comme ça, a souligné une autre. Plus nous parlons (de l’homosexualité), plus nous réussirons à faire entendre notre voix à Beyrouth, et peut-être dans tout le Liban. »