Le 24 décembre 2014, les djihadistes de l'Etat islamique avaient capturé un pilote jordanien après avoir abattu son avion de combat dans la province de Rakka, en Syrie. En échange de sa vie, ils exigeaient la libération de la djihadiste irakienne Sajida Al-Richaoui, emprisonnée en Jordanie depuis 2005.
La « sœur emprisonnée », âgée d'une quarantaine d'années, avait été condamnée à mort en septembre 2006. Celle-ci avait, en compagnie de son mari Hussein Al Chammari, commis trois attentats suicides qui avaient dévastés trois hôtels d’Amman, très fréquentés par des diplomates, des touristes et des expatriés. Ces explosions, survenues le 9 septembre 2005, avaient alors fait une soixantaine de morts.
En échange de la libération de Sajida Al Richaoui, l’Etat islamique promettait de laisser la vie sauve au pilote jordanien, Maaz El Kassasbeh, mais contre toute attente, les djihadistes ont diffusé, hier mardi, une vidéo dans laquelle on aperçoit le pilote se faire brûler vif.
A ces images insoutenables le royaume avait promis une réponse « terrible » : la djihadiste irakienne, Sajida Al-Richaoui, emprisonnée dans le pays et réclamée par l'EI, sera mise à mort dans les « heures qui viennent ». Elle a été pendue, à l'aube mercredi 4 février, aux côtés d'un autre Irakien, Ziad Karbouli, un responsable d'Al-Qaida.
Hormis les nombreux messages de soutien à la Jordanie et de condamnation de ces actes qualifiés de « barbares », commis par « l’incarnation du mal », l'imam d'Al-Azhar, au Caire, l'une des plus prestigieuses institutions de l'islam sunnite, a condamné également, mardi 3 janvier, la mort de Maaz Al-Kassasbeh.
Celui-ci a déclaré que les djihadistes devaient être tués, crucifiés et avoir les pieds et les mains coupés, car ils combattent Dieu et son Prophète. Dans son communiqué, Ahmed Al-Tayeb, l'imam d'Al-Azhar, rappelle que mutiler les corps, même en temps de guerre, est contraire à l'islam.