“J’aimerais mettre en avant ces actrices qui ont joué dans mes productions, car elles m’impressionnent par leur beauté et leur force de caractère. Elles représentent la Marocaine d’aujourd’hui, telle que je la conçois. Elles sont indépendantes, émancipées, et exercent un métier qu’elles ont choisi. Qu’elles soient médecin, antiquaire, agent de police, scientifique ou prostituée, elles assument leur rôle dans la société.
Dans mes films, elles ne sont pas mariées et ne vivent pas avec leur père, car je ne voulais pas qu’elles aient un tuteur. Elles sont maîtresses de leur destin. C’est important pour moi de créer des personnages capables de s’assumer seuls, sans l’aide de personne, et encore moins celle d’un homme. La culture marocaine veut nous faire croire que les femmes sont incapables de survivre seules. C’est dégradant pour elles, mais aussi pour la société.
Le Maroc a commencé une longue et sérieuse marche vers l’émancipation de la gent féminine, mais j’ai l’impression que le gouvernement actuel freine cette volonté. Je garde tout de même espoir et pense que le Royaume ira de l’avant, car il ne peut évoluer sans les femmes. Et pour que ces dernières avancent et produisent, il est nécessaire qu’elles jouissent entièrement de leurs droits.”