Jeune maman, vous vous lancez dans l’entrepreneuriat avec une conviction admirable…
Je suis en train d’installer ma marque, Khmissa, sur le marché local, afin de répondre à une demande importante en termes de qualité de produits et d’expertise marocaine. J’ai quitté un poste passionnant après sept ans de responsabilité au sein de la chaîne Starwood, où j’exerçais en tant que manager à Casablanca, puis à Dubaï. Cela m’a permis d’appréhender la culture, de rencontrer beaucoup de monde, de forger mon caractère et d’étoffer mon carnet d’adresses.
Justement, vous devez rencontrer beaucoup de monde dans votre domaine. Avez-vous déjà ressenti une aversion à l’égard de vos origines ?
J’ai souvent ressenti de la réticence et un manque d’estime de la part des femmes émiraties pour lesquelles je constitue avant tout une potentielle “voleuse de mari”. J’ai remarqué que les hommes étaient au contraire plus respectueux et plus courtois envers moi. Bien qu’il y ait certains cas de figure où je me sens comme “testée” par certains, pour voir jusqu’où je peux aller dans mon comportement, si je suis une “bent ennass” ou si la perspective de certains privilèges pourrait me tenter…
Estimez-vous que cette image soit justifiée ?
Sans vouloir généraliser, je trouve que cette réputation a été nourrie par un comportement antérieur que je suis loin de cautionner. Je connais certains locaux qui laissent femmes et enfants derrière eux pour se faire un “youyou-trip” au Maroc, car ils sont plutôt bien “accueillis” par certaines de nos compatriotes dans notre propre pays…
Qu’en est-il de nos femmes, ici ?
Les quelques cas de débauche ne sont pas visibles au quotidien. Tout se passe à l’abri des regards et l’apparition de nouvelles femmes marocaines, indépendantes et carriéristes, change la donne. On assiste à une prolifération de femmes ambitieuses, qui montent en puissance dans de grandes entreprises car elles ont été recrutées par des chasseurs de tête. La tête bien pleine prend le dessus sur le corps bien fait.