Cette journée est symbolique. Les avancées notables mais nuancées. Ce jeudi 10 octobre, c’est la journée nationale de la femme marocaine. De multiples réformes structurantes ont été initiées durant ces vingt dernières années. Parmi elles, la Moudawana, le code de la nationalité, la scolarisation des filles, l’accès des femmes aux postes de décision, l’adoption de l’approche genre dans tous les domaines et les programmes de lutte contre la violence à l’égard des femmes, comme l’énumère Jamila Sayouri, avocate militante des droits de l’Homme et présidente de l’association « Adala » pour le droit à un procès équitable, nuançant juste après, que malgré les progrès réalisés, les inégalités femmes-hommes persistent au sein de la société marocaine. Les autres avancées ? L’aggravation des sanctions encourues pour le viol, l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article 475 qui autorisait le violeur à épouser sa victime ainsi que l’entrée en vigueur de la loi 103-13 relative à la lutte contre la violence (économique, physique, psychologique ou sexuelle) envers les femmes. Cette dernière comportant néanmoins « toujours quelques failles », comme elle a pu le constater, avant de souligner que « la protection légale et juridique des droits des femmes et leur accessibilité à la justice sont des axes fondamentaux qu’il faut absolument renforcer, et ce, à travers la mise en place de mécanismes et de mesures favorisant la simplification des procédures ». Pour Hayat Lahbaili, actrice associative, il est bon de rappeler que les femmes sont les piliers de la réalisation des profonds changements économiques, politiques et sociaux, indispensables pour l’évolution et le développement de la société. « Le rôle primordial, joué par les femmes marocaines exige leur autonomisation dans tous les domaines de la vie sociale », a-t-elle appuyé par la suite, avant de mettre en avant la Constitution de 2011 qui reflète la volonté du Maroc de consolider l’égalité des sexes, la dignité et un meilleur accès aux droits socio-économiques. Toutefois, se désole-t-elle, l’application de ces principes sur le terrain demeure insuffisante.
(Avec MAP)