La naissance de Jidar, en 2015, vient nourrir un dessein : celui de placer l’art dans l’espace urbain, là où il peut être vu et discuté par tout le monde. Cette philosophie résumée succinctement, est appliquée, comme prévu, à la lettre, cette année. Sans déroger à ses principes fondateurs, à savoir donner la parole aux cultures urbaines dans toutes leurs expressions, ouvrir aux marocains des horizons «inouïs» et mettre en lumière des promesses artistiques.
Comme à l’accoutumée, le festival a composé un tableau où surgissent des motifs connus et d’autres inhabituels, du moins pour le grand public : Ed Oner, Reda Boudina, Tima, Beaugraff, Manolo Mesa, Juraj Ďuriš, Pantonio, Bryan Beyung et Twoone. Banquet copieux, varié, Jidar 2022 nous fera voyager à travers 7 pays. Ainsi, nous promène-t-il du Maroc au Sénégal, d’Espagne à la République Tchèque en passant par le Portugal, et enfin du Canada au Japon. De fait, on découvrira nombre de contrées inconnues, et on plongera dans un océan de signes, de formes et de couleurs.
Outil promotionnel par excellence, Jidar refuse qu’un talent puisse être étouffé. C’est pourquoi le festival invite annuellement une kyrielle de jeunes pousses à s’initier au muralisme sous la houlette d’un artiste de haut vol. Cette année, c’est à Ayoub Abid aka Normal de prendre le relais et orchestrer l’habituel «Mur Collectif» de Jidar.
Ce ne sont pas là les seuls moments forts de cette édition, il y en aura à foison. Retenons l’intervention d’Adam Belarouchia sur l’un des 6 murs du Musée Mohammed VI d’Art Moderne et Contemporain de Rabat. L’artiste donnera à voir une pièce magistrale, réalisée sur une bâche qui drapera ladite façade.
Pour sa septième édition, le festival fêtera également l’art de la sérigraphie moyennant démonstrations et ateliers créatifs avec notamment l’artiste Gemma Berenguer, au sein de l’Atelier Ambigu.
Rappelons que cette manifestation rafraîchissante s’étale sur dix jours. Fresques murales, résidence artistique, workshop, ateliers, exposition d’affiches de concert (ou gig posters) et rencontres scandent ces journées disséminées en plusieurs endroits à Rabat. Mieux qu’une manifestation destinée à appâter le visiteur, Jidar est une célébration de l’art de la rue, une griserie esthétique, une communion populaire. En un mot, c’est une fête. C’est la ville lumière, capitale de la culture africaine, qui se fête, avec une ferveur prenante.