Six ans après votre apparition dans l’émission de TF1, que représente pour vous ce nouveau poste ?
Je suis très honorée, flattée et même touchée que Messieurs Garry et Willy Dorr aient fait appel à moi. Vous savez, après Masterchef, j’ai passé mon CAP Pâtissier en candidat libre, et je l’ai obtenu avec une très jolie moyenne. Après, j’ai créé ma pâtisserie, le Fairy Cake Shop en Alsace. Cette belle aventure a duré trois ans et demi car cela a été difficile de gérer la production la nuit et la vente en journée en ne dormant que 3 heures par jour. C’était donc un investissement en temps, mais aussi physiquement et psychologiquement, surtout en étant toute seule. Et je dois l’avouer, je désirais « goûter » à d’autres challenges comme la pâtisserie de restauration. C’est vraiment un autre monde avec une autre façon de travailler, une adrénaline différente. La créativité est quotidienne puisqu’il faut proposer des desserts du jour différents à chaque fois, et bien sûr une carte des desserts en fonction des saisons. Mon conjoint Sylvain Herviaux, élu meilleur ouvrier de France 2011 et grand habitué des concours, m’épaule beaucoup. Il me coache, m’encourage, crois en mon talent plus que moi d’ailleurs, ou encore goûte mes créations avant de les débriefer de façon objective.
Mettez-vous souvent une touche marocaine dans vos desserts ?
Pour vous faire un petit topo sur ma vie personnelle, je suis née à Casablanca, mais j’ai grandi en France. J’ai été élevée par ma grand-mère et mon arrière-grand-mère maternelles. La France et le Maroc sont pour moi deux pays indissociables et je suis fière de l’un autant que de l’autre. Comme je le dis souvent : « Nos différences doivent s’ajouter, et non se soustraire ». Pour revenir à votre question, la cuisine marocaine influence forcément mes créations. Elle représente, pour moi, la convivialité tout comme la famille. Ces saveurs venues du Maroc ont marqué tout mon enfance et même ma vie de façon générale. On retrouve donc souvent quelques « touches » dans mes créations.
Selon vous, les femmes chefs sont-elles justement reconnues en gastronomie ?
Les femmes commencent tout doucement à être reconnues dans l’univers de la gastronomie. On le remarque tout simplement en regardant les chiffres, mais en fin de compte, combien y a-t-il de femmes « meilleurs ouvriers de France » ou étoilées ? Au final, pas assez à mon goût, alors que tellement le mériteraient.