Halte à l’esprit de compétition !

Faut-il apprendre aux enfants à se battre pour affronter la vie ou pour écraser les autres ? A vouloir mettre la barre trop haut, à trop exiger, on les expose à toutes les dérives possibles et on n'Å“uvre pas forcément pour leur bonheur. L'esprit de compétition est à manier avec modération !!

“Quand le bulletin de ma fille est arrivé en fin d’année dernière, avec à peine 14,5 de moyenne générale en seconde, on a eu peur qu’elle rate son bac français, qu’elle perde pied en 1ère année et qu’elle ne puisse intégrer une bonne prépa après son bac. Alors cette année, on a pris les devants et on l’a inscrite à un excellent cours de soutien pour qu’elle ait d’excellents bulletins à présenter pour les sélections post bac et qu’elle soit parmi les premiers”. Ainsi s’exprime Loubna, maman de Salima, une lycéenne sans problèmes, studieuse et sérieuse.

Othmane, bon élève de quatrième, comme tous les soirs après l’école, rentre du collège, pose son cartable sur la table et annonce fièrement son 14 en maths : “C’est bien, non, ?” lance-t-il à sa mère. “Oui, oui , c’est bien , répond-elle, mais…” La question lui brûle les lèvres : “ Et la meilleure note, c’est quoi, c’est qui ?” Une question équivoque qu’on ne peut pourtant s’empêcher de poser. Moyen d’évaluer notre enfant en le comparant aux autres, sûrement, mais aussi – et c’est plus insidieux – de lui suggérer qu’il aurait pu faire mieux !

Ainsi distillons-nous, subrepticement, dans la vie de nos enfants ce parfum de concurrence quand nous ne les plaçons pas carrément en situation de compétition maximum, l’horizon fixé sur l’éternelle comparaison entre leur moyenne en maths et celle du copain. Mais cet encouragement chez nos enfants du goût de la rivalité – pour leur donner toutes les chances de réussir dans la vie, au risque d’en faire des angoissés et des pousse toi d’là que j’ m’y mette – est-il vraiment nécessaire ?

 

Esprit de compétition es-tu là?

“Bien sûr que ça fait avancer et qu’on a besoin dans la vie d’avoir cet esprit-là ! lance Raouf, chef d’entreprise et père de deux collégiens. Tous les jours, nous y sommes confrontés sur le terrain. Si je ne suis pas le meilleur, le plus battant, le plus compétitif, je n’emporte pas le marché. Et mes enfants le savent pertinemment : ils remarquent que je suis en permanence dans la recherche du meilleur de moi-même et que rien ne me tombe jamais tout cuit dans le bec”. Sans aucune gêne, il avoue avoir choisi avec sa femme “les établissements les plus cotés, les plus sélectifs, pour que ses enfants apprennent à se battre”.

Madame Lamrani qui a longtemps vécu au Québec apporte de l’eau au moulin des adeptes de l’esprit de compétition : “Même les Québécois, y compris les pédagogues, qui ont banni il y a belle lurette le classement et l’évaluation chiffrée des contrôles – les enfants, dès tout petits, ont droit à des A, B quand ils rendent un bon travail scolaire, C, quand c’est moyen plus et D quand c’est limite – militent aujourd’hui pour la réhabilitation de la notation et du classement à l’école. Ils s’expliquent ainsi : en refusant la notation, l’école se place dans une situation très hypocrite. On note avec des lettres tout au long de la scolarité. Et quand sonne l’heure des concours, et en période d’examens hautement sélectifs, on revient à la notation brutale parce qu’on sait bien qu’il y aura sanction et, forcément, des inégalités dans les résultats : là est le double discours de l’institution scolaire.” Madame Lamrani rappelle qu’il arrive que ce soit les enfants eux-mêmes qui restituent le classement en effectuant entre eux une comparaison qu’ils appellent de leurs vœux.

“Tout le monde a besoin de repères, explique une maman de deux petites filles de 8 et 11 ans, elles comme moi. C’est un moyen de savoir où elles en sont dans leur travail, leurs progrès, de leur fixer des objectifs à leur mesure. Tu as eu la moyenne hier, c’est bien, mais beaucoup l’ont eue dans ta classe, cela prouve que l’exercice n’était pas trop difficile. Alors maintenant, essaie de dépasser la moyenne. Voilà ce que je dis à mon aînée, et c’est tout ce que je lui demande.”

Besoin de s’évaluer par rapport aux autres, pour progresser et donner le meilleur de soi-même. Soit. C’est très bien ainsi… tant qu’il n’est question que de se battre soi-même, pas de battre les autres. On est bien loin de l’incitation guerrière.

Faire de l’esprit de compétition un moteur et non une valeur en soi, toute la question est là. Les enfants incités à ne travailler que pour battre les autres risquent d’être marginalisés, isolés du groupe.

 

 

Compétition ,loi de la jungle!?

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