Avec tout l’attirail d’un commando, Syed Farook et sa femme Tashfeen Malik ont fait irruption dans un bâtiment des services sociaux de San Bernardino, où se déroulait une fête de fin d’année et ont fait un carnage. Qui sont-ils?
Les deux époux, masqués et lourdement armés, e fusils d’assaut et d’armes de poing semi-automatiques achetés légalement, ont ouvert le feu sur les collègues de Farook, faisant 14 morts et 17 blessés dans une fusillade très atypique ressemblant à la fois à un accès de rage contre des collègues de travail et à une attaque terroriste… La pire tuerie aux Etats-Unis depuis trois ans.
« Nous savons que les deux individus qui ont été tués étaient équipés d’armes et disposaient semble-t-il d’autres armes à leur domicile », souligne Barak Obama.
« Il est possible que ce soit lié au terrorisme mais nous ne savons pas. Il est aussi possible que ce soit lié au lieu de travail », a-t-il poursuivi, précisant que le FBI était en charge de l’enquête.
« Sous un certain angle, il s’agit d’un employé frustré, qui s’est rendu à une fête et a pété les plombs », commente Shawn Henry, un ancien responsable du FBI. « Sous un autre angle, on est frappé par des signes faisant penser à du terrorisme ».
Et d’expliquer: « Quand on s’interroge pour savoir s’il s’agit ou non de terrorisme, il faut analyser le mode opératoire. Ici, ils avaient des fusils d’assaut, ils avaient des gilets pare-balle, ils avaient des engins explosifs. Ce sont des éléments symptomatiques ».
Des parents qui vivaient le rêve américain au premier abord…
L’homme et la femme, parents d’un bébé, ont été tués plus tard par les policiers à bord du 4×4 utilisé dans leur fuite.
Syed Farook et Tashfeen Malik, âgés respectivement de 28 et 27 ans, semblaient pourtant vivre le « rêve américain » et avaient confié leur petite fille de six mois à la mère de Syed Farook en début de journée, au prétexte d’un rendez-vous médical, selon un beau-frère du jeune homme.
Farook, de nationalité américaine, avait travaillé comme expert sanitaire pour les services de santé de San Bernardino, ville située à l’est de Los Angeles.
Ce sont ces employés — ses collègues — qui étaient réunis mardi pour ce déjeuner festif durant lequel une dispute a éclaté, à la suite de laquelle Syed Farook aurait quitté les lieux, pour revenir plus tard avec son épouse perpétrer le massacre.
Mais l’hypothèse du simple « coup de sang » ponctuel cadre mal avec l’attaque groupée, apparemment planifiée et organisée, par des auteurs que la police qualifie de déterminés.
« Je ne crois pas qu’ils ont enfilé leur équipement paramilitaire et attrapé leurs armes sur un coup de tête », a jugé le chef de la police locale, Jarrod Burguan.
Leur attaque « suppose un certain degré de préparation », a-t-il ajouté.
Les enquêteurs concentraient donc leurs efforts jeudi sur les personnalités du couple.
Syed Farook était un fervent musulman, selon son père, la famille étant originaire du Pakistan.
La femme, musulmane également, était née au Pakistan et a vécu en Arabie Saoudite, où elle aurait été présentée à Farook.
« La famille semblait pratiquer une religion modérée, c’est-à-dire de façon sérieuse mais sans montrer de signes de fanatisme, d’extrémisme, d’après ce que je peux dire en ayant rencontré un de leurs membres », a déclaré à la radio publique NPR Hussam Ayloush, un responsable du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR) de Los Angeles.
Marié depuis deux ans, le couple semblait profiter d’une vie stable, Farook ayant une bonne situation professionnelle.