Fondation Yves Rocher : le prix de l’engagement

La Fondation Yves Rocher récompense cette année encore les Marocaines engagées en faveur de la protection de la nature, en leur remettant le prix Terre de Femmes. Trois militantes étaient à l'honneur.

Elles s’appellent Naima Fdil, Fatima Kander et Oulaia Benlemlih, et sont originaires de Tinghir, de Marrakech et de Salé. Leur point commun ? Elles viennent de remporter la 4ème édition du prix Terre de Femmes de la Fondation Yves Rocher avec, à la clé, une dotation de 2.000 à 5.000 euros. La remise des prix, organisée à Marrakech le 9 février dernier, a été l’occasion de rendre hommage à ces femmes courageuses et à mettre en lumière leur engagement quotidien dans la protection de l’environnement. Car si elles ont été choisies, c’est bel et bien parce qu’elles sont porteuses de projets audacieux dignes d’être récompensés, à l’image de Naima Fdil, lauréate du premier prix, qui a choisi de valoriser la rose grâce à l’implication des femmes de la région du Dadès. Cette fondatrice de l’Association pour le Développement de la Famille à oued Dadès a ainsi réussi à les inciter à s’engager et à créer les premières pépinières de roses sur la vallée. Forte de ses premiers succès, l’association entend aujourd’hui étendre son action en créant des jardins botaniques et en mettant en place des projets de tourisme écologique et équitable. Le deuxième prix est quant à lui revenu à une femme tout aussi engagée : Fatima Kander, enseignante au lycée Aouda Saadia à Marrakech, et fondatrice de l’association Ecole de la réussite. Cette femme de terrain a pour sa part mené un projet au double objectif : une gestion écologique des déchets, et la promotion des valeurs de développement durable au sein des établissements scolaires. Et c’est une autre enseignante, Oulaia Benlemlih, qui a remporté le troisième prix. Cette membre de l’Association Marocaine pour l’Ecotourisme et la Protection de la Nature s’est quant à elle penchée sur le développement d’un programme éducatif destiné aux groupes scolaires. Intitulé « Salé, ville verte », ce projet vise la promotion de l’éducation environnementale. Bravo Mesdames !

3 questions à Naima Fdil, lauréate du premier prix

Que représente ce prix pour vous ?

Naima Fdil : C’est une belle récompense. Nous travaillons dans l’ombre depuis longtemps et nous nous sentions un peu exclues. En 2005, on a créé l’Association pour le Développement de la Famille à oued Dadès afin d’aider les femmes de la vallée à avoir une activité génératrice de revenus. La rose étant la particularité de notre région, nous avons donc pensé à valoriser ce produit. Avant, cette fleur était cueillie, puis vendue en vrac à un prix dérisoire. Notre projet visait à la transformer avant de la vendre. A cet effet, nous avons installé une distillerie industrielle où les femmes extraient l’eau de rose qu’elles conditionnent avant de la mettre en vente. Ce sont elles, maintenant, qui jouissent des larges marges de bénéfices.

Combien de femmes bénéficient de ce projet ?

Elles sont actuellement une cinquantaine. Mais cela n’a pas été facile de recruter au début. Quand nous avons lancé le projet, en 2005, la région était hermétique à tout changement. Les hommes avaient quasiment bloqué la construction de la distillerie. Pour eux, il était hors de question que des étrangers viennent au village, que leurs femmes sortent de chez elles et qu’elles aient un revenu. Il a fallu des années pour les convaincre. Et même aujourd’hui, notre initiative ne compte pas que des adeptes.

Qu’est-ce qui a changé chez les habitantes de la région ?

Le changement est extraordinaire ! Ces femmes se déplacent, assistent à des formations, voyagent pour assister à des salons. Et puis, elles ont surtout compris l’intérêt de l’éducation et insistent aujourd’hui pour que leurs filles continuent leurs études. Auparavant, rares étaient celles qui quittaient le village pour aller en cours. Je suis sincèrement ravie pour elles !

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