La 19e édition du Festival International du Film de Marrakech s’est clôturée samedi 19 novembre . Après neuf jours de projections et d’échanges, le jury présidé par le réalisateur italien Paolo Sorrentino a levé le voile sur le palmarès de cette édition.Il a choisi de décerner l’Étoile d’Or du Festival à « Chevalier Noir » du réalisateur iranien Emad Aleebrahim Dehkordi.
Le prix du jury a été attribué ex aequo à « Alma Viva » de Cristèle Alves Meira (Portugal) et « Le Bleu du Caftan » de Maryam Touzani (Maroc). Le prix de la mise en scène est revenu à « Foudre » de Carmen Jacquier (Suisse). Le prix d’interprétation féminine a été décerné à Choi Seung – yoon pour son rôle dans « Riceboy Sleeps » d’Anthony Shim (Canada). Le prix d’interprétation masculine est quant à lui revenu à Arswendy Bening Swara pour son rôle dans « Autobiography » de Makbul Mubarak (Indonésie).
En plus du président, le jury de cette édition était composé de l’actrice britannique Vanessa Kirby, l’actrice allemande Diane Kruger, le réalisateur australien Justin Kurzel, la réalisatrice et actrice libanaise Nadine Labaki, la réalisatrice marocaine Laïla Marrakchi et l’acteur français Tahar Rahim.
En tout, ils ont visionné 14 films dans le cadre de la compétition officielle, représentant 14 pays sur les 5 continents (Australie, Brésil, Canada, France, Indonésie, Iran, Maroc, Mexique, Portugal, Suède, Suisse, Syrie, Tunisie, et Turquie).
La 19ème édition du Festival International du Film de Marrakech est exceptionnelle à plus d’un titre. Elle marque tout d’abord le retour de la manifestation après deux années de pause en raison de la pandémie. Elle confirme ensuite le grand engouement du public pour les différentes sections du Festival puisque plus de 150.000 spectateurs ont assisté aux 124 projections de films au Palais des congrès de Marrakech, au cinéma Colisée, mais aussi sur la place Jemaa El Fna et au musée Yves Saint Laurent. En tout, près de 20.000 personnes se sont accréditées et ont obtenu leur badge électronique pour assister aux différentes sections du Festival, soit presque le double des accréditations enregistrées lors de la 18ème édition en 2019. Près de 5000 enfants et adolescents ont également pris part aux projections réservées au jeune public.
A l’instar des précédentes éditions, celle de 2022 du Festival international du film de Marrakech a réservé une place de choix au cinéma marocain à travers une programmation qui met à l’honneur une nouvelle génération de cinéastes, dont les œuvres sont saluées par la critique aussi bien au Maroc qu’à l’international. Ainsi, « Reines », premier long métrage de Yasmine Benkiran, « Les damnés ne pleurent pas », deuxième long métrage de Fyzal Boulifa et « Fragments from Heaven », premier long métrage d’Adnane Baraka ont rencontré un franc succès lors de leurs projections à Marrakech.
La 19ème édition a également été marquée par les hommages rendus à quatre grands noms du cinéma mondial.
L’acteur indien Ranveer Singh a ainsi fait part de « son immense fierté, en tant qu’ambassadeur du cinéma indien » d’être ainsi fêté et honoré à Marrakech. En recevant son trophée des mains de l’actrice française Marion Cotillard, le réalisateur américain James Gray a confié que « le Maroc et Marrakech occupent une place particulière dans son cœur » avant de lancer un appel aux cinéastes et aux artistes de manière générale : « Nous avons besoin de vous parce que vous ouvrez nos esprits et vous nous réconfortez ».
La réalisatrice marocaine Farida Benlyazid n’a pas caché son émotion en recevant son hommage à l’occasion de cette 19ème édition. Elle qui a été membre du jury de la toute première édition du Festival en 2001. « Le Festival était prêt et annoncé pour le 28 septembre, quand est arrivée la date fatidique du 11 septembre. Il fut alors question de l’annuler. Mais le Roi a tranché. Par sa volonté, il fut maintenu », a-t-elle rappelé dans son discours.
L’actrice et productrice écossaise Tilda Swinton a, quant à elle, partagé un vibrant plaidoyer pour le cinéma : « Le cinéma nous montre qui nous sommes, dans notre grande diversité. Il est le reflet de nos désirs, de nos échecs, de nos triomphes et de nos rêves. Vive le cinéma et vive la différence ! ».