Femme-objet Jusqu’à quand ?

“Continuer à considérer la femme comme un sextoy ruine tous les efforts consentis par le roi pour les femmes.”

L’ennemi est souvent celui qu’on ne soupçonne pas. À force d’écrire des éditos et de passer le plus clair de notre temps à crier notre désarroi contre tant d’injustices faites aux femmes dans notre société, on se dit que les choses vont dans le bon sens et que, grâce aux efforts des medias, des intellectuels, des publicitaires et des gens de bonne volonté, nous y sommes presque. Malheureusement, la réalité est tout autre. En effet, cette semaine, nous avons publié, sur le compte Facebook de Femmes du Maroc, la photo d’une grande affiche vantant les avantages d’une compagnie d’assurance de la place, sur laquelle une femme est associée à un objet sexuel, dans un jeu de mot scabreux : “Elle assure, elle est suisse et très accessible”, accompagnée de la photo d’une belle brune en situation équivoque.

Pas la peine de vous expliquer le double sens du slogan, vous avez compris ! Ces quelques annonceurs, en manque d’inspiration ou d’arguments de vente réels, optent souvent pour la facilité en choisissant une belle femme comme produit d’appel. L’imagination tordue des uns et des autres fait le reste. En filigrane, sans avoir peur des mots : achetez le produit et vous aurez la “pouf ” avec. Achetez et l’orgasme est garanti. Dégoûtant, horrible et affligeant ! On comprend mal la raison pour laquelle les gens qui ont recours à ce genre de pratiques le font. On imagine aisément qu’ils sont publicitaires ou marqueteurs, instruits (et non éduqués) et peut-être même des femmes. Alors pourquoi ? L’appât du gain ? L’habitude ? L’inconscience ? Franchement, je n’ai pas de réponse.

En revanche, les consé- quences sont évidentes : impossible de marcher dans la rue sans être sifflée, harcelée, traitée de “satta” (pétasse) ou “kortassa” (balle). S’habiller devient un cassetête en fonction de l’endroit où l’on se rend. Couvrir ses formes ou ignorer les hommes qui vous déshabillent du regard devient un réflexe. S’interdire de courir ou de sortir le soir devient banal. Continuer à considérer la femme comme un sextoy, un corps ou un objet ruine tous les efforts consentis par le Roi Mohamed VI pour les femmes dans notre pays. Le souverain aura beau changer les lois, sanctionner les abus dans les tribunaux, durcir l’arsenal juridique, tant que les mentalités n’évoluent pas, ces actions resteront totalement vaines. La modernité et la tradition ne sont pas mises en cause dans toute cette histoire. On trouvera autant de bonnes choses que d’aberrations dans l’une ou l’autre. Mais le respect, lui, doit être la règle qu’importe notre manière de vivre.

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