Faudel, un amoureux du chaâbi à Timitar!

Celui qu'on surnomme "le Petit Prince du Raï" s'est récemment produit dans un méga concert à Agadir, en clôture du festival de Timitar. A quelques heures de son spectacle qui a attiré des milliers de fans, Faudel nous a longuement parlé de son amour pour le Maroc et pour la musique marocaine, le chaâbi entre autres. Confidences.

FDM : Vous êtes souvent au Maroc. Qu’aimez- vous le plus dans notre pays ?

Faudel : J’éprouve un attachement particulier pour le Maroc. C’est un pays que je trouve magnifique et dans lequel je me sens très à l’aise. Je viens d’ailleurs souvent y passer mes vacances. C’est aussi un pays où les gens sont très acceuillants. Il y d’ailleurs une expression très touchante et que vous utilisez souvent chez vous, c’est le mot “Mrahba”, bienvenue. Ce civisme

des Marocains quand ils vous accueillent chez eux, quel que soit leur niveau social, est assez exceptionnel. Et puis, il y a cet amour du public marocain qui, depuis mes tout premiers concerts ici, me réserve un accueil toujours très chaleureux.

 

Votre nouvel album est fait de reprises

d’anciens tubes. Etes-vous nostalgique ?

Non, ce n’est pas de la nostalgie mais plutôt un concept qu’on a voulu essayer. Aujourd’hui, je crois qu’on peut parler de marketing sans que ce soit péjoratif. C’est même honnête. En fait, j’ai souhaité effectuer ce retour en enfance, avec son lot de chanteurs que j’admirais ; et donner un nouvel essor à de nombreuses chansons qui ont marqué ma génération. Je me suis lancé dans ce projet avec tout un collectif et l’on a effectué un petit tour dans le partimoine maghrébin, du Maroc, de la Tunisie et de l’Algérie. J’ai ensuite proposé le projet à ma maison de disques qui a tout de suite accepté, tout simplement parce qu’un large public connaît d’ores et déjà la plupart de ces airs. Il fallait donc juste se donner les moyens, colossaux soit dit en passant, de reproduire toutes ces chansons.

 

Avez-vous eu des coups de coeur en particulier ?

L’un de mes coups de coeur est sans doute le duo avec Leïla El Berraq, “Dana Dana”. Ça a vraiment été une belle rencontre qui a donné ses fruits, puisque la chanson plaît énormément. Je cherchais en fait une voix et cette artiste m’a immédiatement plu, même en ce qui concerne sa personnalité. C’est quelqu’un de très modeste. C’est aussi une jeune femme traditionnelle, mais qui a su en même temps assumer sa modernité puisqu’elle est pleine de fraîcheur. Et puis, même dans le paysage musical, Leïla est encore toute nouvelle. C’était exactement le genre de profil que je cherchais puisque je ne voulais pas d’une voix connue.

 

Comment s’est faite cette rencontre ?

C’est grâce à la chaîne de télévision 2M

que notre rencontre musicale a eu lieu.

Nous nous sommes réunis à Paris avec le DG de la chaîne et il m’a proposé plusieurs profils parmi lesquels je pouvais faire mon choix. Lors du casting, j’ai tout de suite eu un penchant pour Leïla et je suis d’ailleurs très content de mon choix puisqu’elle a su apporter exactement cette couleur et cette empreinte que je recherchais pour cette chanson en particulier. C’est ce qui a fait de “Dana Dana” un véritable coup de coeur pour moi. Cet album contient une deuxième chanson pour laquelle j’ai un faible. Il s’agit d’une chanson sentimentale de Hasni, “Lbaida mon amour”. C’est un très beau tube que

j’ai écouté tout au long de mon enfance et qui éveille en moi quantité de souvenirs.

 

Avez-vous d’autres clips en perspective

pour des chansons de ce même album ?

Inchallah, j’aimerais bien clipper une

chanson très populaire et qui plaît énormément. Il s’agit du tube “Sidi Hbibi” de Salim Hilali. Cette chanson aussi a bercé mon enfance et là, je ne peux que rendre hommage à mes parents qui m’ont transmis tout ce formidable patrimoine et que j’ai voulu, à mon tour, ressuciter pour la mémoire. J’ai souhaité réunir toutes ces belles chansons et les transmettre à mes enfants. Cet album est en fait une parenthèse dans ma carrière, à travers laquelle j’ai voulu faire un bon compromis entre tradition et modernité, à ma manière et sans prétention aucune. C’est une façon de présenter un nouveau travail au public.

 

Sinon, avez-vous un autre album en préparation?

C’est vrai que je suis déjà en train de songer à mon prochain album. Nous avons deux chansons qui sont prêtes. Et une chose est sûre, ce nouvel album sera complètement différent. Il faut dire que “Bled Memory” était vraiment une parenthèse, quelque chose de très particulier qui me titillait depuis un moment et qui venait du fond du coeur. Mais là, on va surtout essayer de trouver un concept plus pop ou encore world music, avec des chansons dont la moitié est en arabe et l’autre en français, avec peut-être des influences gnaoui.

 

Êtes- vous inspiré par les sonorités marocaines?

J’adore la musique chaâbi. Je suis d’ailleurs un fan de “Jerra”. C’est une musique qui a rythmé mon enfance car j’ai grandi dans un quartier de Mantes-la-Jolie où habitaient beaucoup de familles marocaines. D’ailleurs, ma darija est très marocaine aussi (rires) ! Ma mère écoutait beaucoup Najat Aâtabou que j’aime particulièrement. J’adore aussi Stati. J’ai eu l’occasion de faire une interview croisée avec lui. C’était moi qui posais les questions et je lui avais demandé comment il avait eu sa première “kamanja” (NDLR : violon). C’était une histoire de fous. Et puis, tout au long de ma carrière et au fil des concerts et des festivals, j’ai eu l’occasion de croiser des chanteurs de chaâbi que j’aime beaucoup comme Daoudi, Haja Hlima, ou encore Haja Hamdaouia. J’ai aussi eu le privilège de chanter avec Nass El Ghiwane sur la place Jamaâ El Fna. J’étais d’ailleurs très fier et en même temps terrorisé à l’idée de chanter avec ce groupe mythique. Mais comme je vous le disais tout à l’heure, je

suis avant tout un fan de musique populaire marocaine. J’aimerais donc, pourquoi pas, proposer quelque chose de moderne, avec des sonorités inspirées de la musique gnawa ou encore de la musique chaâbi. Mais j’ai surtout l’ambition d’en faire des tubes qui puissent devenir populaires

Inchallah.

 

Sur un tout autre registre, que pensez-vous de cette nouvelle génération d’artistes marocains ?

Je suis de très près cette nouvelle scène depuis Paris, et je trouve qu’elle est sur la bonne voie puisqu’elle a le soutien des médias. Elle se produit aussi énormément, que ce soit au Maroc ou encore à l’étranger. Chaque ville du Maroc a même son groupe phare qui se débrouille généralement avec les moyens du bord. Et c’est une très belle chose. Et puis là, je croise de plus en plus de grands groupes, de rap notamment, comme H-Kayen que j’apprécie beaucoup. Le Maroc est aussi devenu incontournable au niveau des festivals qui sont de plus en plus sérieux et très bien organisés. J’ai personnellement eu la chance de faire le tour du monde, et je pense sincèrement qu’en matière d’organisation, le Maroc n’a absolument rien à envier à d’autres pays, aussi bien dans le monde arabe qu’en Europe, ou encore au Canada.

 

En parlant de festivals, est-ce que vous vous produirez encore au Maroc cet été ?

Oui. Je serai au festival du Raï d’Oujda. Je vais ensuite donner un concert lors du festival d’Al Hoceima. J’ai aussi été invité pour inaugurer le festival de Bouznika. Et on a été auparavant sollicités à Dakhla et ici, à Timitar.

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