Fadilah Berrada avait une griffe unique, identifiable parmi mille. La célèbre styliste marocaine qui s’est éteinte mardi 12 décembre, a été l’une des premières créatrices à avoir su « rafraîchir » la mode marocaine en revisitant le caftan, tout en lui gardant son authenticité. Référence de la haute couture traditionnelle marocaine, Fadilah Berrada laisse derrière elle des collections qui ont toujours suscité une grande admiration.
Ses défilés étaient très suivis. Dès ses débuts, elle a réussi à se démarquer car elle est parvenue à mêler avec finesse et élégance, tradition et modernité. « Pour les djellabas, j’ai opté pour les coupes courtes avec manches courtes », avait-elle notamment déclaré à Aujourd’hui le Maroc en juillet 2010. « Depuis 1996, j’utilise beaucoup la broderie à la main. La broderie ancienne est restée présente dans la collection d’été. Il faut savoir la conserver. Cela dit, il faut éviter de mettre trop de broderies, sinon cela devient du linge de maison », avait-elle ajouté, avant de préciser qu’elle travaillait sur les imprimés, à savoir la soie et le lin imprimé. Des tenues toujours raffinées signées par une créatrice qui a enchaîné les défilés, dont le rendez-vous annuel incontournable, Caftan de Femmes du Maroc. Et ses « chefs d’œuvres » vont notamment trouver leur apogée avec la collaboration avec le poète algérien Rachid Koraïchi. Les deux ont continué à chercher à « revisiter les caftans traditionnels avec un apport contemporain », comme l’explique le poète sur son site Internet. En bref, une quête perpétuelle de la styliste qui voulait marquer son temps car comme elle le confiait à Femmes du Maroc « l’aiguille a remplacé la plume, les voiles, le parchemin ».