En mai dernier, le Maroc annonçait une prochaine légalisation de l’avortement dans certains cas. Une décision saluée comme une avancée progressiste ici et là-bas. Contre toute attente (ou pas, dans un climat généralisé de contagion du conservatisme), nos voisins espagnols ont choisi de prendre la direction opposée et de revenir sur des acquis arrachés de haute lutte, en limitant le droit à l’avortement pour les mineures. Elles ne pourront désormais interrompre leur grossesse qu’avec le consentement de leurs parents.
Une régression pour les femmes espagnoles, même si le texte finalement adopté est bien moins restrictif que la proposition initiale qui prévoyait de ne plus autoriser l’avortement que dans quelques rares cas. Si cette loi avait été votée en l’état, l’Espagne aurait fait un bond en arrière de 30 ans. Les sénateurs conservateurs qui ont voté la mesure ont déclaré souhaiter « rendre aux pères et aux mères la capacité de conseiller leur fille et d'être à ses côtés dans ce moment si difficile de sa vie » alors que l’opposition de gauche soutient qu’elle n’empêchera pas les jeunes filles d’avorter. Décidément, nous avons beaucoup de points communs avec nos voisins du détroit.