Dans quel contexte s’inscrit l’organisation d’un webinaire consacré à la victimologie ?
La victimologie est une discipline émergente au Maroc, elle est encore peu connue du public, et des professionnels qui travaillent auprès des personnes victimes de violences qui causent des traumatismes psychologiques, notamment les femmes et les enfants victimes de sévices et de violences sexuels notamment.
Les psychologues sont fréquemment confrontés à des difficultés pour comprendre l’environnement socio-culturel et les relations des victimes avec le système judiciaire.
La victimologie est née il y a quelques décennies pour, notamment faire les liens entre le système judiciaire et le système de prise en charge des victimes, afin de mieux accompagner psychologiquement les victimes durant le processus judiciaire.
L’Institut de psychotrauma-victimologie de Paris est le plus grand Centre de victimologie en France, probablement aussi en Europe, et l’occasion a été donnée à l’Université Mundiapolis de connaître cet Institut grâce au Centre marocain de psycho trauma-victimologie de Casablanca.
Nous avons estimé utile d’initier les étudiants en psychologie de l’Université Mundiapolis à la victimologie en invitant le Président de l’Institut parisien, Dr Gerard Lopez et sa collègue de Casablanca, Dr Widiane Chakouche pour exposer les concepts, les domaines et les objectifs de la victimologie.
Cette discipline est-elle inscrite dans le programme de Mundiapolis ?
La victimologie fait partie des Sciences criminelles et des sciences juridiques, elle est certainement enseignée dans les Établissements correspondant à ces disciplines, mais ne fait pas partie du cursus de formation des psychologues.
À la Faculté des Sciences de la Santé de l’Université Mundiapolis, nous avons convenu avec les Instituts de victimologies de Paris et de Casablanca de monter des projets de partenariat pour introduire cette discipline dans la formation des psychologues cliniciens, durant leur cursus universitaire et surtout en formation continue pour les professionnels en exercice.
En tant que spécialiste en neurosciences, quels conseils pourriez-vous donner aux victimes ?
Les harcèlements, les agressions et les violences sexuelles sont aujourd’hui un fléau qui touche les enfants et les femmes de toutes les catégories sociales. Ces actes sont insoutenables et atroces. On ne peut jamais vraiment mesurer tous les traumatismes causés par un acte de violence sexuelle et les répercussions psychologiques et physiques sont d’une grande gravité en l’immédiat et dans le futur.
Ces violences marquent la victime à vie, de telles violences sont à dénoncer. Le premier moyen de les combattre et les prévenir : en parler. Gêne, pudeur, culpabilité, ‘’hchouma’’, peur, il ne doit pas y avoir de tabou, c’est important d’en parler, de signaler les agresseurs, de porter plainte, de chercher l’aide et le soutien psychologique et judiciaire auprès des associations qui militent dans les domaines de la victimologie.
Ne jamais minimiser l’agression et se dire; ‘’ce n’est pas grave, je garde la chose pour moi’’.