FDM : Il semblerait que le monde entier souhaite travailler avec vous. C’est quoi votre secret ?
DJ Van : Il n’y a pas de secret. Je suis la preuve vivante que le travail acharné et la détermination finissent par payer. Je passe mes journées, et parfois mes nuits, dans mon studio à Marrakech à me creuser les méninges et à tenter de nouvelles combinaisons. J’aime faire fusionner les sonorités de la musique marocaine aux beats de la house. Au fur et à mesure, mon style s’est imposé de lui-même et a séduit quelques artistes avec lesquels j’ai collaboré sur certains titres.
“Enty” a été un véritable carton. ça ne vous dérange pas que le grand public l’associe à Saad Lamjarred plutôt qu’à vous deux ?
Absolument pas ! Ce qui compte pour moi, c’est la réussite du morceau. Vous savez, ce n’est pas seulement du bon son, c’est la rencontre inédite entre un artiste pop et un DJ. “Enty” est un concept novateur dont je suis à l’origine et qui a contribué au succès de la chanson. In fine, Saad et moi sommes tous les deux gagnants et je me dis que ce n’est pas “Enty” qui a fait mon succès, mais plutôt l’inverse.
Il paraît que votre relation avec Saad Lamjarred n’est plus au beau fixe… Que s’est-il passé ?
Nous n’appartenons pas au même monde. J’ai été bercé par le hip-hop et la house, alors que Saad n’a d’yeux que pour la chanson moderne orientale. On ne peut donc pas continuer à travailler ensemble. Nous avons uni nos talents pour lancer un produit, qui a d’ailleurs très bien marché, et ça s’arrête là. Je me suis impliqué à 100 % pour faire de notre collaboration un succès ; sachant que c’était la première fois que je mixais une chanson orientale en darija. Je voulais montrer au monde entier que le Maroc fait aussi de la pop et que nous sommes capables d’exporter notre musique.
Après avoir placé la barre très haut avec votre premier album, “Moroccan touch”, tout le monde vous attend au tournant. Votre technique pour vous surpasser ?
Je suis justement en train de préparer mon prochain album, dans lequel la moroccan touch sera toujours omniprésente. Il faut dire que la richesse culturelle du Maroc m’inspire énormément. Chaque région a une rythmique qui lui est propre. C’est dire la multitude de possibilités qui s’offrent à moi, musicalement parlant ! Et j’ai bien l’intention d’exploiter la plupart de ces sonorités. Contrairement au premier album, celui-ci s’ouvrira à d’autres styles et ne sera pas axé uniquement sur la house music.
Sur quoi travaillez-vous actuellement ?
Je viens de monter mon propre label, “Magic Castle Entertainment”, ainsi qu’une petite école de DJing pour apprendre aux jeunes passionnés les rudiments du métier. J’y dispense des cours de mixage et de production en MAO (Musique Assistée par Ordinateur, N.D.L.R.). En parallèle, je travaille avec des artistes débutants que j’ai envie de produire par le biais de mon label. L’idée est d’encadrer de nouveaux talents et de les présenter au public.
Bio express Passionné de musique depuis son plus jeune âge, Khalil Belkas prend l’habitude, dès le lycée, de mixer dans les clubs les plus branchés de la ville ocre. S’il produit essentiellement de la house, sa culture musicale est fortement influencée par le hip-hop. À l’image des beatmakers américains, qui font fusionner leur musique avec de la soul, du funk et du jazz, DJ Van intègre le folklore marocain à sa musique. Dans les années 2000, il cofonde le groupe “Fnaïre” et enchaîne les collaborations avec des artistes marocains aux styles musicaux très éclectiques. |