2021 se termine comme s’est terminée 2020… dans le stress d’une épidémie dont on ne voit plus le bout. Entre fermeture des frontières et jauge dans les lieux publics, le variant Omicron nous renvoie au fond de nos inquiétudes. Au rythme des mutations de ce virus, nous allons bientôt finir toutes les lettres de l’alphabet grec de l’alpha à l’Omega. Un manque de visibilité perturbant qui demande beaucoup de résilience. Ces deux années très difficiles ont montré à quel point la force de caractère est primordiale pour préserver son équilibre physique et mental dans un monde devenu encore plus incertain.
De l’art de s’armer mentalement contre l’adversité de la vie, il y a toujours eu beaucoup de conseils donnés ici et là par les psychologues et les professionnels du développement personnel. Mais, le livre de Mark Manson, vendu à des millions d’exemplaires, fait exception et mérite de s’y intéresser car il prend le contre-pied de la tendance de la perfection que la majorité préconise. Son titre sans équivoque “L’art subtil de n’en avoir rien à faire*” invite à arrêter de focaliser sur les choses non essentielles dans notre vie et de nous soucier que des vrais problèmes. Car aujourd’hui, la société dans laquelle on vit développe en nous un penchant irrépressible vers le PLUS : plus d’argent, plus d’influence, plus de bonheur, plus de spiritualité ou plus d’amour. Du coup, toute difficulté aussi banale soit-elle impacte notre état émotionnel et nous pousse vers le négatif. Cette quête de la perfection difficilement atteignable par ailleurs complique notre existence et crée chez chacun d’entre nous des frustrations sans fin.
C’est comme si la vie était un train qui doit arriver à une station appelée bonheur où rien ne peut arriver de négatif. Cette chimère nous rend faible devant l’adversité et malheureux dans notre vie. L’idée est donc d’accepter que la souffrance fasse partie de la vie, que les problèmes ne méritent ni notre stress ni nos émotions négatives, et qu’il faut plutôt les affronter avec courage et sérénité.
La deuxième idée est d’accepter le fait que nous ne sommes pas des êtres exceptionnels. Peut-être avons-nous été élevés dans le sentiment que nous sommes destinés à de grandes choses alors qu’en réalité nous sommes juste normaux et que nous ne marcherons jamais sur Mars ni inventerons un médicament miracle qui sauvera l’humanité. Cette idée, qui nous ramène à la réalité, redonne à la notion d’estime de soi sa propre signification: reconnaître ses faiblesses et non se croire invincible. Enfin, avoir des valeurs réalistes et constructives que nous contrôlons comme la famille, l’honnêteté, la créativité et le dépassement de soi. En opposition à des tendances horriblement négatives comme la recherche du plaisir à tout prix par le biais de la drogue, de la malbouffe, ou la réussite matérielle, avec ses signes ostentatoires, qui nourrit notre ego et frustre les autres…
À la veille de cette nouvelle année, nous sommes vraiment invités à adopter ce mantra pour rendre notre vie beaucoup plus choisie que subie. Choisir ses combats et surtout ne se mettre que la pression que nous pouvons supporter pour atteindre les buts qui nous rendent vraiment heureux. Car la plupart du temps, nous sommes dans le même cas que Mark Manson qui dit à propos de son rêve d’être une Star : “je n’aimais pas trop grimper, c’est juste que cela me plaisait d’imaginer le point culminant, j’aimais la récompense mais pas les efforts, je ne désirais pas le combat mais juste la victoire.”
Choisissez et ne subissez pas, bonne année 2022 !
(*) L’art subtil de s’en f* par Mark Manson, 188 pages, Ed. Eyrolles.