Conjoint ou carrière, faut-il choisir ?

"Le plus grand choix de carrière que vous ferez, c'est la personne que vous épouserez !" Voilà ce que l'on n'explique pas suffisamment aux jeunes femmes sur les bancs de la fac, lors des séances de coaching en entreprise ou encore dans les ateliers de développement personnel. FDM épingle cette lacune et invite à la réflexion à travers des témoignages éloquents...

“Le choix d’une carrière dans la haute technologie demande à la femme de faire un pas vers l’inconnu. Celle qui se lance dans un métier scientifique doit vraiment aimer relever les défis. Pour un homme, c’est une profession traditionnelle. Quant aux femmes à la tête de grandes entreprises industrielles, elles doivent encore
prouver qu’elles sont qualifiées pour être des chefs de file. Elles sont toujours l’objet de critiques bien plus sévères que les hommes au moindre petit faux pas. Si j’ai pu embrasser une carrière scientifique et aller jusqu’au bout de mon ambition, c’est que j’ai eu l’immense chance d’être accompagnée par un époux amoureux (rires). Issu lui aussi du même bastion, il m’a apporté soutien et admiration. Autrement, j’aurais été comme de nombreuses copines de promo, contraintes de faire le deuil soit d’une belle carrière, soit d’une vie conjugale et familiale épanouie.” Ainsi s’exprime Wafae, 48 ans, qui a présidé à la destinée d’une firme industrielle en Belgique. Lamia, 51 ans, également ingénieur tout comme Wafae, apporte un témoignage à l’antipode de cette dernière : “Le choix de privilégier mon entreprise m’a coûté extrêmement cher, et c’est ce que je perçois encore comme le plus grand sacrifice de ma vie. J’ai dû renoncer à mon mariage avec un homme que j’aimais parce que mon travail ne me permettait pas de lui accorder le temps et l’attention qu’il aurait souhaité avoir. Beaucoup de femmes ont dû mettre en veilleuse leur carrière car ne pouvant répondre aux obligations de leur métier, en inadéquation partielle ou totale avec les attentes de leur époux. Il est curieux de constater que les hommes sont rarement acculés à ce choix déchirant ! Ma vie de famille s’est toutefois poursuivie harmonieusement avec mes enfants grâce à la présence fidèle d’une femme, ma mère, qui était là quand j’étais sur les chantiers. Mes enfants restent la réussite de ma vie”. Lamia a fait le bon choix de carrière et le mauvais choix de conjoint. Elle a galéré et beaucoup souffert. Comme elle le dit elle-même : “J’ai l’impression d’avoir vécu toute ma vie sous le signe de l’épuisement”. Wafae a réussi son choix de carrière et celui du mari. Elle irradie une sérénité enviable. Amina, la cinquantaine, dit quant à elle tout devoir à son conjoint, mais pas pour les raisons qu’on croit : “J’ai fait la fac de droit par défaut. Ensuite, j’ai travaillé pour un cabinet d’avocats. J’ai épousé l’homme dont je suis tombée amoureuse, le seul homme de ma vie. Il m’a assez vite signifié que mes fréquentations au bureau le dérangeaient. Comme il était riche et que j’avais démarré une grossesse qui me remplissait de joie, j’ai très vite démissionné sans état d’âme et sans demander mon reste. J’ai eu d’autres enfants, puis j’ai découvert que mon mari me trompait. Je n’étais pas en mesure de vivre sans lui, incapable de divorcer car sans ressources. Pour ne pas périr, et sans quitter mon foyer ni renoncer à mon unique amour, j’ai lancé une petite affaire articulée autour de mon rêve de fillette : la couture et le stylisme. Mon travail aujourd’hui, c’est ma vie. C’est ce qui me fait quitter mon lit chaque matin. Et je le dois à mon mari… même si je ne vais tout de même pas le remercier de m’avoir trompée (rires) ! Alors oui, le choix du conjoint est déterminant dans notre réussite professionnelle”.

Amour, job de rêve, famille : un à la fois… ou les trois ensemble ?
L’amour chanté par tant de poètes depuis la nuit des temps a énormément de pouvoirs, y compris celui de
propulser vers les cimes ou d’enterrer les carrières, surtout féminines. L’harmonie entre vie privée et vie
professionnelle est le talon d’Achille de bien des femmes ! “La conciliation travail-famille, c’est ce que je
trouve le plus difficile dans ma vie”, témoigne Rachida, à la tête d’une grosse agence. “Les femmes qui réussissent à marier les deux sont bien chanceuses ! Moi, quand je suis au bureau, je veux être à la maison avec mes enfants et mon mari, qui sans cesse me reprochent mes absences. De plus, je suis obligée de beaucoup voyager dans le cadre de mon travail. Les enfants s’ennuient et me le disent davantage en grandissant. Leur papa ne leur assure pas la même qualité de présence que moi. Je n’ose pas mettre ce sujet sur le tapis avec mon époux qui a des idées bien arrêtées sur le rôle de la maman, principale pourvoyeuse
d’affection ! Il pense mordicus que même s’il leur consacrait plus de temps, il ne pourrait pas leur apporter
ce dont ils ont besoin. C’est la nature qui l’a voulu ainsi ! Je n’ai pas de mots pour décrire le déchirement que représente pour moi cette situation”. Psychologues et sexologues affirment que la séparation entre vie professionnelle et vie privée est l’une des sources principales de conflits dans les couples. “Ce qu’il ne faut pas créer, c’est un rapport de dépendance financière”, explique Hind Jalal, économiste, spécialiste du genre, qui se désole de constater que même dans la population des femmes hyper diplômées, en règle générale, c’est encore elles qui mettent leur carrière de côté pour suivre leur époux, élever les enfants. Selon les chiffres du Haut Commissariat au Plan, le taux d’emploi chez les mères diplômées de 25 à 45 ans est bien inférieur à celui des hommes. A long terme, le statut de la femme qui accepte moins pour le maintien de son couple, pour le confort de la maisonnée, comporte des risques documentés de dépendance économique, d’isolement social et de fragilité psychoaffective. Elle est loin l’époque que certains bénissaient, d’autres exécraient, où les tâches étaient clairement départagées : la femme était la reine du foyer, l’homme le pourvoyeur, et les deux acceptaient cette situation. Aujourd’hui, il faut sans cesse négocier les ententes où les deux seraient gagnants, ce qui relève encore de la haute voltige. “Au départ, je négociais, explique Laila, 42 ans. Haut cadre tout comme mon mari, je n’acceptais rien moins que l’égalité dans mon foyer. Amusé et amoureux, il jouait le jeu.
Les enfants sont arrivés, je tenais à ce que ma carrière ne soit pas freinée, j’avais besoin de toute mon énergie donc je résolvais les problèmes sans trop m’attarder sur la part et l’apport de mon conjoint. C’est le climat ambiant, patriarcal et inégalitaire qui a fini, à mon insu, par régner dans mon foyer. Je n’ai rien vu venir… On ne peut pas être au four et au moulin !” 

Qui m’aime me suive…
Chacun est responsable de son cheminement professionnel, nous dit-on. Moult publications et autant d’ateliers
sont proposés pour nous aider à prendre notre carrière en main. On nous explique qu’il faut se connaître
pour trouver sa vocation ; écouter ses passions, enquêter avant de signer ; qu’il faut vérifier la chimie et l’alchimie de la boîte afin que ses valeurs propres et celles de l’entreprise ne soient pas en conflit, source de stress permanent. On nous recommande de partir au bon moment, de bien nourrir son réseau et de bétonner son emploi du temps. Mais on ne nous explique pas suffisamment, à nous les femmes surtout – puisque la gent masculine a encore un sursis, la parité et l’égalité n’étant pas (encore) au rendez-vous – combien le choix du conjoint peut être déterminant dans son plan de carrière. Combien de brillantes jeunes diplômées arrivent  sur le marché du travail, armées seulement de leurs diplômes et bardées d’espoir, connaissent l’épineux épisode du choix kafkaïen : mon amour ou mon boulot, faute de pouvoir concilier un amour de boulot avec un  amour de conjoint ? Le plus grand choix de carrière, le plus pertinent, le plus porteur de conséquences positives ou négatives sur son cheminement professionnel, c’est le choix de son conjoint ! Qu’il s’agisse d’un  changement de cap, de la préparation à une promotion oude partir en année sabbatique, sa douce ou rêche
moitié de vie a son mot à dire ! Les conseillers d’orientation et managers de carrière doivent d’abord être de bons conseillers matrimoniaux…

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