Aujourd’hui, l’accès à Internet et à l’information estpermanent. Les réseaux sociaux font partie de la viede tout un chacun, qu’il soit titulaire d’un compteFacebook, Twitter, Instagram… ou pas ! Les jeunes viventune fièvre et une poussée technologique sans précédentdans l’histoire de l’humanité, ce qui désarçonne nombred’éducateurs. En effet, face à cette situation inédite, lesparents sont partagés. Les plus dubitatifs ont des réactionsnégatives : déni de leurs propres difficultés ; dénigrement desoutils utilisés par les enfants ; mépris ou condescendance àl’égard du type de connaissances que ces derniers acquièrent.Les enthousiastes, moins nombreux, se disent heureux dereconnaître à leur progéniture une plus grande compétencedans le domaine des nouvelles technologies et dans l’usagedes réseaux sociaux. Que l’on fasse partie d’une catégorie oude l’autre, force est de constater que les NTIC sont bel et bienlà… pour toujours ! Il faut faire avec, les apprivoiser. Commentfaire pour maximiser les profits de cette nouvelle donne et enminimiser les nuisances ? Mode d’emploi en sept points
1. En famille, on prend le temps d’aborder le sujetet on rédige une charte des NTIC qui détaille les contenus, lesconditions d’utilisation et les conséquences applicables en cas de non-respect des règles comme, par exemple, celle qui stipule quetous les smartphones, tablettes et iPod doivent être entreposés, lanuit, dans un endroit soumis à l’inspection des parents.
2. La charte évoquée peut prêter àsourire, quand on sait qu’Internet se moque allègrementdes frontières ! Car il est en effet impossible de surveiller lescontenus auxquels juniors et ados ont accès chez les copains,à l’école, dans les cafés. Mais quand on prend le temps dediscuter, de négocier les règles, on oeuvre pour que l’enfantdéveloppe un esprit critique. On lui offre la possibilité des’armer pour pouvoir évaluer lui-même la qualité des contenusauxquels il est exposé. Si les recommandations de la chartesont trop contraignantes, on ne lui donne pas l’opportunité deconstruire sa propre opinion. Un enfant convaincu est tout àfait capable, hors présence parentale, de dire à un ami qu’il n’apas envie de jouer à un jeu vidéo qu’il juge trop violent.
3. Aborder le sujet des NTIC en familleest aussi l’occasion d’introduire la délicate question de lagestion des dépenses et des limites financières des parents.Il est bon que les enfants soient initiés au prix des appareils et aux coûts des divers abonnements.C’est également le moment de lesresponsabiliser vis-à-vis d’un objetauquel ils tiennent (smartphone,tablette ou encore console de jeux).
4. La question de ladépendance de l’enfant aux écransinquiète les parents. La parade ? L’inciter,dès son plus jeune âge, à avoir plusieurscentres d’intérêt ; l’inscrire à desbibliothèques ; l’amener flâner dans nos(rares) librairies, chez les bouquinistes ;l’inscrire dans un club sportif.L’idée est de l’encourager àdévelopper le relationnel, àmener une vie équilibrée.
5. Le tchat,affectionné parles ados, effraieles parents car il lesoccupe pendant des heures !Il ne sert à rien de l’interdire, maison peut moduler et convaincre lesplus jeunes que discuter en ligne estpossible, seulement avec des personnesqu’ils connaissent ; et qu’ils peuventenvoyer des textos à leurs amis, mais pasaprès une certaine heure, même si lescamarades en question ne respectent pascet horaire. Cela apprend la discipline.
6. De nombreusesétudes convergent autour d’un point : laiGénération semble avoir un vocabulaireplus limité que les précédentes.Car passer son temps devantdes écrans est moinsenrichissant que laconversation pourdévelopper unriche lexique.Les enseignantsdéplorent le faitque la capacité deconcentration,de mémorisationet de réflexionaille en diminuant.Condamner les NTICne remédiera pas cettesituation ! Les parents ontl’obligation de ménager desplages horaires dédiées à l’échange verbalavec les enfants, de la maternelle au lycée,autour de petits riens de la vie, de leurspréoccupations, des bouleversements queconnaît notre monde…
7. Des études menées enAmérique du Nord ont démontré que l’usagedes tablettes en classe a permis à certainsélèves qui ont un trouble d’apprentissage depasser de l’échec à la réussite.
Conclusion, ne jetons pas lebébé NTIC avec l’eau du bain ! Etablissonsune bonne charte, un bon modus vivendiconcernant leur usage. Certes, aucunerèglementation, aussi intelligentesoit-elle, n’est à l’épreuve detout. Il est impossible detout contrôler dans lavie de nos rejetons,et c’est tantmieux ! Il vautmieux cultiverla confiance etgarder à l’espritque les adultessont un modèlepour les enfants.Parmi les parents,nombreux sontceux qui ont goûtéavec joie aux délices desnouvelles technologies ! Si cesderniers n’ont pas un rapport sain avec lesécrans, s’ils conduisent, par exemple, touten répondant au téléphone, il leur seradifficile de faire respecter les termes de lacharte. Ceux qui déplorent la prolifération des téléphones intelligents, qui sontaffligés par la popularité grandissantedes tablettes électroniques, courroucéspar les travers de la iGénération, celle quin’apprendrait plus, qui se contenteraitde cliquer pour connaître, sont sur lemême bateau : celui gouverné par lesNTIC ! Certes, les enseignants constatentune baisse de concentration chez lesapprenants, et ce, de l’école primaire àl’université. Mais un nouveau mondenous tend les bras, un monde où le savoirest numérisé. Les enfants se coupentpeu à peu du réel ? Quel réel ? Celui desparents et des profs ? Le virtuel de nosenfants est concret à leurs yeux, pas(encore) aux nôtres. Il faudra des milliardsde clics pour combler le fossé. Au lieu defocaliser sur la face obscure des nouvellestechnologies, mieux vaut essayer dedevenir des parents branchés ! On peuts’essayer aux jeux en ligne de nos enfants; tester les consoles qu’on leur offre ;s’initier aux tablettes, si ce n’est déjà fait.Et surtout, ne jamais hésiter à leur poserdes questions. De l’échange et des clics,jaillira la lumière ! Nous sommes tousinvités à réfléchir aux meilleurs moyensd’accompagner nos enfants, au meilleurmoyen de gérer leur identité virtuelle. Laréflexion est obligatoire, car la question dela gestion des NTIC, à la maison commeà l’école, est posée, et nul ne trouvera laréponse en googlant ! â—†