Cette fois-ci le prophète tout de blanc vêtu, pleure en tenant entre ses mains une pancarte « Je suis Charlie ». Au-dessus de la caricature, signée Luz, on peut lire : « Tout est pardonné ».
Ce numéro "des survivants", comme il est déjà baptisé, sera tiré à trois millions d’exemplaires et vendu dans 25 pays. Une grande première pour la publication habituellement tirée à 60.000 exemplaires
Alors liberté d’expression ou provocation ?
Chacun ira de sa propre interprétation mais une chose est sûre, cette nouvelle une ne calmera pas les esprits et risque fort de rajouter de l’huile sur le feu. Car si le droit à l’irrévérence est effectivement parfaitement légal en France, les journalistes ont aussi un rôle à jouer dans l’apaisement (ou pas) du climat social actuel.
A ce jour, la France a recensé une cinquantaine d’agressions à l’encontre de musulmans sur son territoire depuis l’attentat de Charlie Hebdo. Un chiffre record qui prouve bien l’amalgame qui est fait aujourd’hui en France entre musulmans et terroristes. Par ailleurs, que dire des très sérieuses menaces d’attentats qui planent sur la France en rapport avec ces mêmes caricatures ?
De son côté, l'avocat et porte-parole du journal, Richard Malka, avait rappelé lundi après-midi que les dessins de Mahomet et autres autorités de toutes les religions étaient habituels dans le journal depuis des années. "Dans chaque numéro de Charlie Hebdo depuis 22 ans, il n'y en a pas un où il n'y ait pas de caricatures du Pape, de Jésus, de curés, ou de rabbins, d'imams et de Mahomet" et "l'étonnant serait qu'il n'y ait pas" de dessins de Mahomet dans ce numéro, a déclaré Richard Malka.
Réfutant toute accusation d’islamophobie, l’avocat a déclaré que Charlie Hebdo n’est « pas un journal violent mais irrévérencieux. ».
Qui est Charlie ?
Une chose est sûre, à l’annonce de cette nouvelle une de Charlie Hebdo, beaucoup de « Charlie » d’origine arabe risquent de changer de prénom car si la plupart ont condamné l’attentat en se rebaptisant de la sorte, la plupart condamnent dans le même temps les caricatures de l’hebdomadaire.