Ce qui les dégoûte au lit…

Certaines pratiques, us ou positions au lit les rebutent complètement. Quatre femmes témoignent de l'inconfort de ne pas assumer quelques aspects de la sexualité du couple ; parfois au grand dam de leur conjoint ! Décryptage psy de quelques blocages courants.

Hanae, 32 ans, l’anti-gâterie
Après un an de mariage, j’en suis au même stade : je ne supporte pas de lui faire une gâterie. Lui considère
que cela fait partie des préliminaires et il est très frustré que je n’obtempère pas à ses demandes répétées.
Ces derniers temps, il fait d’ailleurs presque une fixette là-dessus et prétend qu’il a beaucoup de mal à avoir une érection sans une “mise en bouche” préalable. La vérité est que je trouve cela à la fois vulgaire et contre-nature. Le sexe masculin ne me semble pas être conçu pour pénétrer dans un autre orifice que le vagin ! Sans compter que c’est un peu sale aussi, sur le plan hygiénique, à cause de la pilosité environnante.
Une fois, une copine m’a donné une petite astuce : “Fais comme s’il s’agissait d’un cornet de glace, en tentant juste quelques coups de langue, et tu finiras toi-même par y prendre plaisir”. J’ai pensé toute la journée à
cette image, et le soir venu, quand il a commencé à me caresser, j’ai décidé de me lancer. Je l’ai d’abord
embrassé sur les cuisses, avec des petits baisers soufflés et aériens, puis je suis remontée progressivement
vers le bas-ventre. Mon chéri était aux anges ! Il a commencé à gémir alors que moi, je n’étais pas du tout  dedans. Je ne faisais que m’appliquer de manière scolaire, en tentant de surmonter mon dégoût croissant, au fur et à mesure que je m’approchais de la zone fatidique. Pire, de plaisir, il a écarté d’un
coup les jambes, comme un nouveau-né à qui on change sa couche, et je l’ai trouvé ridicule ! Dès qu’il
a senti mes lèvres s’approcher, il a fait exactement ce qu’il ne fallait pas faire : il m’a tiré les cheveux pour
me maintenir la tête. Je hoquetais, ayant perdu ma respiration, et j’ai eu peur de le mordre. Cramoisie,
j’avais aussi la hantise qu’il éjacule et que je sois en contact avec son sperme. Bref, je l’ai planté sans autre forme de procès et me suis enfuie dans la salle de bains, où je me suis enfermée une heure durant, pour me brosser les dents, à plusieurs reprises. Depuis, la fellation évoque pour moi, encore davantage, une espèce d’image grossière du plaisir au service de l’homme… L’avis du psy : Nous vivons dans une société qui véhicule avec une grande force l’idée que le sexe est sale et  dégradant. Le fait que l’organe sexuel soit l’endroit par
où s’évacuent sécrétions et déchets du corps le rendrait “impropre” à l’utilisation, selon les fausses croyances en circulation.
Conseil + : Il ne faut pas rester bloquée au niveau basique, dans la notion de corps physique, pur et dur.
Hanae doit percevoir l’amour et le partage derrière la demande du partenaire, et ce dernier peut l’amener
à y adhérer progressivement, sans la forcer. Bien entendu, une hygiène stricte doit être au rendez-vous ;
car à la moindre mauvaise odeur, toute excitation s’arrête net et les vieux conditionnements remontent à la surface ! Sakina, 34 ans, la “cunni-réticente” De façon générale, quand je fais l’amour, j’ai plein de petits complexes et d’interdits. Il y a ainsi moult endroits de mon corps que je ne supporte pas qu’il explore : il ne doit pas me toucher les fesses, à cause de leur grain en chair de poule, m’embrasser au niveau des aisselles quand elles ne sont pas parfaitement épilées, ou me faire monter en amazone sur lui à cause de mon ventre qui pendouille. Je lui retire donc souvent la main ou me dérobe, lorsqu’il insiste. En outre j’ai toujours la sensation de ne jamais vraiment me laisser aller totalement, car mon cerveau reste en permanence dans le contrôle. Pourtant, j’adore la jouissance du corps-à-corps, mais dans le même temps, je ne suis pas branchée préliminaires longs, comme s’il fallait vite aller à l’essentiel… Il a essayé, à plusieurs reprises, de me faire des cunnilingus savants, mais à chaque fois, j’esquive en riant. Le cunnilingus, c’est pour moi le sommet de la montagne ! Le truc impossible à initier. Je refuse catégoriquement qu’il aille regarder de trop près  et goûter au demeurant ! L’acte me paraît trop intrusif. Comme un viol de mon intimité profonde… Et comment pourrais-je lui exposer mon sexe ouvert, alors que de mon côté, je n’ai jamais osé observer mon appareil génital dans le miroir, ou même aller consulter un gynécologue homme ? Mon mari ne comprend pas que j’assume moins bien
que lui certaines pratiques. Il trouve que je me censure trop. Mais lui n’a pas été en butte sans arrêt aux “Hchouma, attention, cache ta nudité” ou “On ne parle pas de ces choses”, qui m’ont accompagnée tout au long de mon éducation ! L’avis du psy : Sakina manque de confiance en elle. Elle n’apprécie pas son corps et ne se l’approprie pas. Par  conséquent, elle a du mal à jouir de l’échange sensuel et sexuel avec son  partenaire. N’étant pas dans le lâcher- prise, son esprit est en permanence dans le contrôle et l’autocritique. Certains messages éducationnels négatifs véhiculés par une mère qui n’a pas su valoriser ni sa propre féminité, ni celle de sa fille, peuvent aboutir à ce rapport au corps torturé, qui se double d’une sexualité pas très élaborée.
Conseil + : On dit que “faire l’amour”, c’est se donner à l’autre… sans avoir plus peur de son regard ou  jugement. Il faut donc savoir baisser la garde, pour se débarrasser peu à peu des tabous qui emprisonnent le plaisir.

Habiba, 38 ans et son “nouveau” dégoût de la levrette
Si la position de la levrette représente le fantasme de tous les hommes, pour moi, c’est devenu le symbole du coït dans toute son animalité et sordidité, même s’il n’en a pas toujours été ainsi… J’ai eu ma période de sexualité débridée et, avec mon premier mari, nous avions l’habitude de pratiquer cette position. C’était très charnel et alchimique entre nous et, dès que les choses sérieuses commençaient, on pouvait faire l’amour pendant des heures. Je me sentais très femelle soumise dans ces moments, avec bas résille et talons qui complétaient la mise en scène visuelle. Le seul hic était que dans notre quotidien de couple, la mésentente tournait progressivement au cauchemar. Il m’humiliait verbalement, cherchait à me rabaisser, et ce rapport de force me semblait se reproduire sous la couette, lorsqu’il voulait faire l’amour dans cette position ! Les derniers temps, dans l’intimité, je m’étais muée en poupée de cire passive et je n’avais même plus la force de chercher à instaurer un autre type de rapport. Bref, on a fini par divorcer avec fracas, au terme de deux ans d’un conjugo lamentable. Lorsque j’ai repris une vie intime avec celui qui est devenu mon deuxième mari, la donne a complètement changé. Nos rapports étaient beaucoup plus apaisés et tendres, et cette position me semblait désormais dégradante, comme appartenant à un passé dissolu. Les rares fois où il a tenté, j’ai refusé net, invoquant un problème aux genoux. Pour me sentir vraiment dans l’émotion du rapport, je dois maintenant le regarder dans les yeux, en face à face… L’avis du psy : Habiba a fait inconsciemment une corrélation entre son expérience conjugale passée, traumatisante, et son vécu sexuel, fait de plaisir un peu transgressif. La position en question la renvoie au manque de respect et à un comportement dégradant à son égard. Conseil + : Rester sur un ressenti peut vous garder enchaînée à une souffrance pas toujours évidente à évacuer. Il faut donc impérativement opérer la scissure entre l’ex et l’époux actuel, et dédramatiser la levrette, en ne l’associant plus à la domination humiliante mais au plaisir partagé !

Sanaâ, 31 ans, choquée par les gros mots
Quand il est en pleine action, les expressions et les mots grossiers l’excitent énormément. J’ai alors droit à des termes très imagés, et à des propos très crus. Moi, je suis terriblement choquée, et je fais semblant de ne pas entendre. Mais il insiste et voudrait que je me mette à mon tour à lui répondre le même genre d’insanités. L’exact contraire des murmures tendres qui me viendraient plus volontiers à l’esprit… Cela dit, déjà, dans ma manière de m’exprimer au lit, je suis plutôt discrète, proférant à peine quelques soupirs. Il me le reproche d’ailleurs : “Tu ne gémis pas, tu ne cries pas, tu ne parles pas. Avec toi, on dirait qu’on est dans un film muet  !”. Ma soeur, à qui je me suis confiée, a une théorie toute prête làdessus. Selon elle, les hommes arabes, pas très bavards au niveau de l’expression de la tendresse, se rattrapent sur le langage érotique. Ce serait donc sa
façon de me déclarer son amour… Drôle de façon ! A mon avis, il a dû regarder beaucoup de films X dans sa jeunesse, d’où son penchant pour les stimuli auditifs de ce type ! Un jour, à froid, j’ai donc fini par mettre les points sur les “i” et lui confier mon aversion pour ce genre de paroles. J’ai vidé mon sac, lui ai dit que je me sentais traitée comme une fille de joie. Il a eu l’air de tomber des nues puis a éclaté de rire : “Mais non ! Cela n’a rien à voir avecvle respect, qu’est-ce que tu vas chercher ? C’est une formevd’excitation comme une autre, c’est tout !”. Depuis, il se réfrène ; mais moi, je culpabilise un peu… L’avis du psy : Sanaâ ne devrait pas  s’identifier aux fantasmes verbaux de son époux ; c’est juste un jeu érotique ! Souvent, femmes et hommes se libèrent de leurs “gendarmes intérieurs” en exprimant dans l’intimité des mots vulgaires qu’ils ne peuvent dire en société. C’est une soupape qui permet de diminuer les tensions internes… Conseil + : Ne pas prendre l’union sexuelle trop au sérieux… C’est un moment où on doit se lâcher et avancer sans masque ni excès de retenue !

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