« Stop à l’impunité du harcèlement au Maroc », c’est l’intitulée de la pétition adressée aux autorités et lancée lundi 21 août après l’agression insupportable d’une jeune femme dans un bus à Casablanca. Pour l’heure, elle a recueilli 5 661 signatures. La scène, qui a réveillé la colère des Internautes, remonterait à trois mois, mais il a fallu sa diffusion sur le net dimanche 20 août pour que les agresseurs soient arrêtés. La victime, âgée de 24 ans et atteinte d’un handicap mental, comme le précise la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), n’a pas porté plainte. Dans cette vidéo choquante filmée à l’aide d’un téléphone portable, des adolescents arrachent les vêtements d’une jeune femme. La victime pleure, crie, tente tant bien que mal de se débattre et d’avancer à l’intérieur du bus. Personne ne lui porte secours.
Dans cette vidéo, aucun visage n’a été flouté. Quelques heures après sa publication, les six mineurs ont été identifiés et arrêtés. Une enquête est toujours en cours. Et d’après les premières informations relayées par la DGSN, la victime et ses agresseurs, âgés entre 15 et 17 ans, habiteraient le même quartier à Sidi Bernoussi. Mais l’arrestation de ces six jeunes n’a pas du tout calmé la colère des Internautes qui pointent du doigt le comportement des passagers et du chauffeur de bus. « Honte à tous ceux qui se trouvaient dans ce bus », lâche l’un des Internautes sur un post, tandis que d’autres condamnent « la société » qui est « le reflet de l’état de nos jeunes hommes de demain » ». Certains Internautes appellent à se rassembler mercredi 23 août place Maréchal à Casablanca pour dénoncer ces agressions trop souvent impunies puisque « la loi marocaine condamne le harcèlement des femmes au travail, mais pas dans les espaces publics », comme le précisait à l’AFP Mustapha Ramid, ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme début août.
Cette agression filmée n’est sans rappeler celle d’une jeune femme poursuivie par une horde d’hommes sur la corniche de Tanger il y a quelques semaines. Et encore une fois, trop d’internautes s’étaient rangés du côté des agresseurs pour dénoncer le comportement ou la tenue de la jeune femme.