Ammouri Mbark n’est plus

On le surnommait le Bob Dylan marocain, lui qui a révolutionné la musique amazighe en étant le premier à oser marier tradition et modernité sur fond de textes poétiques.

Ammouri Mbark, étoile du patrimoine musical amazigh, s'est éteint vendredi soir, à l'âge de 64 ans. Né en 1951 à Irguiten, au pied du Haut Atlas, près de Taroudant, Ammouri Mbark était à la fois compositeur, chanteur et musicien, et s'est très vite imposé comme l'un des maîtres de la musique amazighe.



Sa passion pour la musique, il la découvre dès l'enfance, durant ses jeunes années passées au sein de l'orphelinat de Taroudant. Dans cet établissement dirigé par les sœurs franciscaines, l'enfant esseulé qu'il était alors se passionne pour la musique en prenant part aux chorales de l'institution. C'est à cette époque qu'il apprend et perfectionne ses techniques de chant. 



Plus tard, Ammouri Mbark fera partie du groupe Ousman (Éclairs), qui rencontre un grand succès. En effet, il est alors l'un des rares groupes à se produire en dehors des frontières marocaines, allant jusqu'à fouler la scène mythique de l'Olympia à Paris, ou encore à se produire dans des endroits prestigieux tels que le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et le Palais d'hiver à Lyon. 



Malgré le succès qu'il rencontre, le groupe finit par se séparer en 1978 et Ammouri Mbark décide alors de poursuivre une carrière en solo. Il enregistre Tazwit nera nek dim a nmun  (Abeille, je veux être ton compagnon de route). 



Sa marque de fabrique: mêler harmonieusement sonorités modernes et traditionnelles et avant toute chose, promouvoir le patrimoine culturel amazigh. Il interprète ainsi le répertoire des poètes contemporains amazighs qu'il affectionne tant parmi lesquels Azayko, Mohamed El-Moustaoui, Akhiyyat…, à l'instar de ses idoles, il affectionne particulièrement des thèmes symboliques liés à l'identité amazighe, l'amour, l'errance et l'exil.



Avec la disparition de Ammouri Mbark, c'est une page de l'histoire de la culture amazighe qui se tourne, un pan de son histoire qui s'effrite et qui ne saurait être remplacé.

 

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