Amina Bouayach, la présidente du CNDH, plaide pour l’abolition de l’article 20 de la Moudawana

« Mariage des mineures : Abolir l’exception... rétablir la norme », c’est la nouvelle campagne nationale lancée par le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) à l’occasion de la Journée internationale des Femmes. Le CNDH s’empare ainsi d’un « sujet urgent », comme le souligne sa présidente Amina Bouayach qui appelle tout bonnement à abolir l’article 20 de la Moudawana.

« De 2004 à ce jour, les mariages de mineures augmentent, celui des drames et des violations physiques à l’encontre de ces filles aussi », comme le déplore Amina Bouayach, la présidente du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) dans la nouvelle campagne nationale lancée sous le slogan « Mariage des mineures : Abolir l’exception… rétablir la norme ». Le mariage des mineurs est autorisé par l’article 20 de la Moudawana qui stipule que « le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité prévu à l’article 19 ci- dessus », à savoir 18 ans, « par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage, après avoir entendu les parents du mineur ou son représentant légal, et après avoir eu recours à une expertise médicale ou procédé à une enquête sociale ». Et le texte précisant : « La décision du juge autorisant le mariage d’un mineur n’est susceptible d’aucun recours »… « Le Conseil prend l’initiative de dire que c’est un sujet urgent, un sujet essentiel dans le but d’abolir cette exception devenue, à présent, la règle », appuie Amina Bouayach. Jusqu’au 19 mars, la mobilisation menée par le CNDH sera intensive. Les acteurs concernés, que ce soit au niveau local et régional, notamment les juges, les avocats, les journalistes, les professeurs d’université et les responsables de la société civile sont ainsi appelés à se pencher sur le sujet. Le Conseil a également mis en place toute une série de réunions de sensibilisation destinées aux mineures, aux parents, aux fonctionnaires, aux femmes en prison, sans oublier la projection de plusieurs films documentaires et l’animation de plusieurs émissions radiophoniques afin de toucher le plus de monde possible. Car le sujet n’est ni plus ni moins grave. Ainsi, basta!

 

 

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